Animation / Dans le concert des mauvaises nouvelles que nous a portées l’été, le franc succès de la fête des moissons organisée à Velesmes est un baume au cœur. Un coup d’essai et un coup de maître pour les organisateurs de cet événement, qui donne plus de visibilité au conservatoire du machinisme agricole fondé par Pierre Rougeol.
Il est des périodes où les bonnes nouvelles se font rares ; cette année en est une. Dans un contexte de crise générale dans le monde agricole, et de doute dans le monde rural, on a donc accueilli avec plaisir l’éclatante réussite de la fête des moissons, organisée les 13 et 14 août à Velesmes.
Sur les chaumes qui jouxtent le « conservatoire du machinisme agricole » à Velesmes, des centaines de voitures étaient garées. Sur les deux journées, plusieurs milliers de visiteurs ont probablement participé à cette fête, guidés par des volontaires motivés. Plus d’une centaine d’entre eux s’étaient mobilisés, un chiffre considérable pour un village comme Velesmes Echevanne. Depuis la dernière « fête du lait », c’était le plus grand événement dans le pays.
Le matériel en double exposé
Autour d’une parcelle de blé non-battue en vue des démonstrations, des dizaines de machines antiques s’offraient au regard des curieux. « Rien que des matériels en double » précise Pierre Rougeol, le fondateur (et bâtisseur) du musée. Matériels qu’il a néanmoins fallu rassembler, rénover, tester, réparer. « Tout fonctionne ! » Et pour le prouver, les démonstrations ont été nombreuses. « De la faucille à la moissonneuse », annonçait le programme. Le public n’a pas été déçu ! Du battage au fléau au fonctionnement de la batteuse communautaire, en passant par la batteuse à main, rien n’a été oublié. Le fascicule rédigé par le Conservatoire du Machinisme agricole et des métiers d’autrefois complétait bien la panoplie d’outils exposés. Faucilles, faux, faucheuses Mc Cormick, javelleuses, lieuses, foulage, battage, égreneuses… Des mots qui reprennent vie « pour de vrai » ce week-end.
Commentateur exceptionnel, Robert Estienney est venu faire un petit cours d’histoire devant une machine éponyme construite il y a plus de 50 ans. « Nous en avons arrêté la fabrication vers 1960, se souvient-il, avec l’arrivée des premières moissonneuses batteuses. » Depuis, les machines ont évolué, ont progressé, se sont complexifiées. Ce qui n’empêche pas les visiteurs de s’émerveiller devant l’ingéniosité des machines d’antan, et le courage de leurs utilisateurs. « Beaucoup de sueur pour peu de résultat », s’étonne l’un d’entre eux…
A quand la prochaine ?
Du côté du ring bovin, une douzaine d’éleveurs des centres d’élevage de Rioz et de Gy s’étaient rassemblés pour présenter un beau catalogue (82 animaux inscrits) et un beau défilé. Le maître des lieux, Pierre Rougeol, ancien inséminateur, ne s’est d’ailleurs pas privé de venir faire un petit tour dans les stalles. Les éleveurs ont profité de l’occasion pour remercier Daniel Billotet, président du centre d’élevage de Gy, qui passe la main cette année. De bons moments sous un soleil de plomb. Parsemés entre les stalles et les stands, les visiteurs ont également pu voter pour le plus bel épouvantail. Des réalisations originales qui traduisent la créativité de leurs auteurs. A quand la prochaine alors ? La question est sur toutes les lèvres. Pierre Rougeol est optimiste, tant il a été surpris de rencontrer de l’enthousiasme même chez les plus jeunes. « On croit qu’ils ne s’intéressent qu’au matériel neuf, moderne ; ce n’est pas vrai. Il faut voir les questions qu’ils posent et le temps qu’ils passent quand des groupes des MFR par exemple viennent visiter ici ! » En attendant, il continue à faire vivre le Conservatoire du Matériel agricole avec son neveu Rémy, actuel président. Un travail qui demande passion et patience, avec « pas moins de 400 roues à entretenir » !
LD