Interprofession porcine / La production porcine régionale a fait face en 2015 à une conjoncture difficile, qui décourage les investissements et la modernisation, pourtant nécessaires.
L’assemblée générale d’Interporc avait lieu à Valparc, le 5 juillet dernier. Le président de l’Interprofession régionale porcine est revenu dans son rapport moral sur les conditions particulières de 2015. « Une année noire, caractérisée par des cours très bas, et la disparition de la cotation du cadran jusqu’en décembre… Un effort a été fait pour venir en aide aux éleveurs à travers le FRIP (fond régional pour l’investissement porcin), et nous avons participé à de nombreuses réunions en rapport avec le plan de soutien à l’élevage, et la mise en place du fond d’allégement des charges. » En termes d’activité, les abattages régionaux poursuivent leur croissance, atteignant 24 300 t en 2015, contre 23 000 t en 2014. 82 % du tonnage est réalisé sur l’établissement de Valdahon. « A partir des données issues de BDPorc, nous pouvons constater que plus de 90 % des porcs de la région sont abattus en Franche-Comté », précise Romaric Cussenot, le directeur. Celui-ci relève aussi que « trois quarts des porcelets engraissés en Franche-Comté sont originaires de la région, et 15 % des régions limitrophes, le solde provenant d’autres régions françaises. »
Productions sous IGP
Le tonnage de porcs commercialisés sous l’IGP (identification géographique protégée) ”Porc de Franche-Comté” est en légère progression, de 2,7 %, pour s’établir à 1 841 t. « La production annuelle de salaisons – saucisses de Morteau et Montbéliard – est aussi en hausse avec 9 625 tonnes produites en 2015 (+2,37 %). En cumulant viande fraîche et salaisons, près de 65 % de la production porcine régionale en effectif a été valorisée dans les filières sous IGP en 2015. »
Malgré un contexte économiquement difficile, l’association interprofessionnelle poursuit ses actions au service de la filière selon trois principaux axes : appui technique aux élevages, dossiers qualité, et enfin communication et promotion.
Le volet ”projets et appui en élevage”, présenté par Denis Creusy, consiste à apporter une assistance technique au maître d’ouvrage auprès des éleveurs et des fromageries investissant dans des porcheries. « En 2015, 15 élevages ont bénéficié de cet appui. Nous avons instruit six dossiers dans le domaine de la méthanisation (étude de faisabilité). Nous avons aussi accompagné cinq dossiers ICPE (installation classée) et cinq dossiers de demande de permis de construire. Enfin, cinq dossiers de financement ont été établis : cela consiste à assister le demandeur dans la mise en place d’un plan de financement du projet et à mobiliser les subventions. » En 2015, compte tenu du contexte difficile, le nombre de demandes de dossiers de rénovation ou d’extension était en baisse, ce qui inquiète le président. « En 10 ans, nous avons perdu 6 000 places d’engraissement, qui ne sont que très partiellement remplacées par la construction de 2 000 nouvelles places, soit un déficit de 4 000 places. » Côté ”démarches qualité”, engagement historique de l’interprofession, l’actualité 2015 a été marquée par l’évolution du cahier des charges de l’IGP Saucisse et Jésus de Morteau, une révision en cours d’instruction auprès de l’INAO. Parmi les principales modifications, on peut noter la possibilité d’utiliser d’autres produits laitiers que le lactosérum pour atteindre le minimum de 15 % dans la ration d’engraissement (caillé, babeurre, lait, crème et fromage), ou encore, au niveau de la transformation, la possibilité de commercialiser des produits cuits surgelés… Le suivi des flux de matière au sein de la filière salaisons, à travers la compilation des déclarations mensuelles de l’ensemble des opérateurs incombe également à Interporc, ainsi des audits et le suivi des audits réalisés par les techniciens de groupement. « IFC audite et assure aussi le suivi des opérateurs d’abattage et de transformation, pour le compte d’A2M et d’AD2PFC : une cinquantaine d’audits a été réalisée en 2015 par les agents d’Interporc FC. »
Promotion du métier
Enfin, en ce qui concerne le volet communication, l’association régionale a œuvré dans le domaine global (filière et promotion du métier d’éleveur), tandis que le domaine produit était assuré par les ODG A2M et Viande de Porc de Franche-Comté. Au programme, l’organisation d’un voyage de deux jours pour des éleveurs de la filière rillettes de Tours, la participation au pôle viandes du salon ”talents et saveurs”, avec la présentation du film réalisé par un groupe d’élèves du CFPPA de Châteaufarine, ou encore un stand au Super Comice de Pontarlier… C’est aussi le travail de fond conduit pour accompagner le renouvellement des générations dans la filière porcine, aussi bien auprès des partenaires, que des jeunes en formation agricole et des demandeurs d’emploi. Cela s’est traduit par exemple par l’organisation d’un second Comité de pilotage du plan Avenir Porc Comtois.
AC