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Terre Comtoise / Le groupe Terre Comtoise consacre cette année une plateforme agronomique de 8 ha, dans la plaine jurassienne, et fait rimer innovations et respect de l’environnement : nouveautés génétiques, techniques et technologiques étaient au rendez-vous de la journée portes-ouvertes à Desnes.

Après Rigney en 2015, c’est au tour du site de Desnes d’accueillir la plate-forme d’essais et de démonstrations en grandes cultures pour le groupe coopératif Terre Comtoise. Le 9 juin dernier, adhérents, mais aussi partenaires, élus et représentants, sans oublier les élèves et étudiants des établissements de formation, étaient tous conviés à la nouvelle édition des « rencontres agronomie et innovation ». Et par chance, une courte accalmie dans la météorologie très perturbée de ce printemps a permis un déroulement des visites dans des conditions favorables. « Hélas, nous avons dû annuler certaines démonstrations initialement prévues au programme, regrette Olivier Javel, directeur de la division céréales et approvisionnements de la coopérative. C’est le cas par exemple de la démonstration du semis de maïs en quinconce, une technique qui permet d’augmenter la densité de semis sans augmenter la concurrence entre les pieds, ce qui améliore les rendements… »

Optimisation des intrants
Dans le contexte économique tendu que connaissent les filières agricoles, l’accent avait été mis sur l’optimisation des moyens de production (ou intrants). « Les défis à relever sont aujourd’hui non seulement économiques et financiers, mais également environnementaux et sociétaux, exposait pour sa part le président Clément Tisserand dans son discours : c’est ce qui vous est proposé sur cette plateforme de huit hectares, où sont présentées des thématiques aussi variées que l’agriculture de précision, la vie du sol, les nouveautés variétales, les nouvelles méthodes de lutte contre les maladies et les ravageurs. Le groupe Terre Comtoise a souhaité particulièrement mettre l’accent sur le biocontrôle, les luttes alternatives, l’agriculture biologique, afin de trouver des solutions plus respectueuses de l’environnement. »
Plusieurs essais présentés au cours de la visite étaient d’ailleurs directement en lien avec ces thématiques.
C’est le cas par exemple des couverts végétaux. L’essai n° 9 permettait de tester différentes espèces et mélanges pour la conduite du semis de colza sous couverts. « L’objectif est de réduire les herbicides et l’apport d’azote minéral au printemps », détaille le technicien en charge de la présentation. Dans le même esprit, le pôle 5 était dédié aux intercultures, ces plantes qui permettent d’introduire un couvert végétal entre la récolte d’une orge, par exemple, et l’implantation d’une culture d’hiver, quelques mois plus tard. « Chaque famille botanique et chaque espèce possèdent des caractéristiques précises, qui répondent à différentes situations : ainsi le radis asiatique, de la famille des crucifères, comme la moutarde et le colza, sont capables de structurer le sol en profondeur, grâce à leur racine pivot de taille impressionnante. D’autres intercultures produisent une biomasse importante, qui peut être valorisée par la méthanisation… Tout l’enjeu du choix d’un couvert est donc de trouver le plus adapté à la situation (type de sol, rotation, système d’élevage…) en sélectionnant une espèce ou bien un mélange. »

Essais variétaux
Autre piste d’amélioration de l’efficience économique des exploitations, l’amélioration génétique : chaque année, les semenciers inscrivent de nouvelles variétés au catalogue, variétés qui sont ensuite testées localement, ce qui permet d’apprécier leurs qualités et leurs faiblesses à l’échelle régionale. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas de combiner ces mises à l’épreuve avec d’autres essais : ainsi sur le site de Desnes, les interactions entre variétés d’orges et fongicides sont observées, en couplant différents programmes de lutte fongicide avec les variétés d’orge « cela permet de connaître la sensibilité variétales aux maladies du feuillage et de moduler les interventions suivant les variétés et les produits. »
L’axe « travail du sol » est aussi exploré, avec en blé par exemple, sur le pôle 2, un essai dédié à la conduite de parcelles en travail du sol simplifié, avec un décompactage réalisé mi-août. En maïs, c’est la technique du binage qui est au banc d’essai, avec la bineuse Econet, une bineuse nouvelle génération (présentée au Sima l’an dernier), dont la caméra de suivi des rangs est directement intégrée dans le chassis, ce qui permet un suivi plus précis des rangs. « Même quand les lignes de semis ne sont pas rectilignes, on peut travailler correctement à désherber l’entre-rang, en évitant de déchausser les plants. »
Autre piste explorée, enfin, celle des additifs et activateurs de sol, dont l’objectif est d’optimiser les unités d’azote apportée (on parle d’une quarantaine d’unités économisées). Aussi bien en maïs qu’en blé, les produits sont donc combinés avec différents programmes de fertilisation azotée. Rendez-vous à la moisson pour les résultats.

AC

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