50ème congrès de Jeunes Agriculteurs / Deux semaines avant l’ouverture de leur 50ème congrès où 800 personnes sont attendues, Jeunes Agriculteurs fait le point sur la mandature qui s’achève et sur les projets qui se poursuivent malgré la crise agricole, comme l’illustre le rapport d’orientation centré sur la structuration des filières.
«Deux ans, c’est la capacité que l’on a de rester investi à fond », a expliqué Florent Dornier, secrétaire général de JA national, lors de la conférence de présentation du 50ème congrès qui se tiendra à Mâcon (Saône-et-Loire) du 31 mai au 2 juin. Comme l’actuel président Thomas Diemer, le jeune agriculteur n’est pas candidat à un nouveau mandat national. Les deux dernières années ont d’ailleurs été très riches au niveau syndical, et en attendant la table ronde du jeudi qui reviendra sur « 50 ans de rendez-vous de débats et de propositions », le secrétaire général a ainsi dressé un bilan des quatre objectifs prioritaires fixés en 2014 par l’équipe actuelle. Sur le premier, l’installation, Florent Dornier se réjouit des acquis au niveau de la diversification des sources de financement : le don, grâce à un partenariat avec la plateforme de crowdfunding agricole Mimosa, le prêt avec Lendosphère, et l’épargne avec le livret Projet Agri du Crédit Agricole. En revanche, « les prêts bonifiés doivent s’améliorer et devenir des aides à l’installation », indique le secrétaire général qui précise que le ministère a donné son feu vert. Parmi les autres axes de travail de la mandature, l’accompagnement du réseau, source « d’effervescence », a été renforcé, considère Florent Dornier. Le bilan est néanmoins plus mitigé sur les aspects environnementaux, l’actualité chargée – directives nitrates, simplification des normes, projet de loi biodiversité – n’ayant pas permis à JA de « faire de la prospective ». Mais le secrétaire général reste « persuadé qu’on a un rôle à jouer », en tant que jeune et en tant qu’agriculteur, dans la perspective de transmettre une terre. « Le changement ne se fera pas dans le punitif mais dans l’incitatif », ajoute-t-il.
Répondre à la demande des consommateurs
La distribution, axe le plus atypique pour un syndicat de producteurs, a pris une place importante dans les travaux de JA qui voit en sa réappropriation une piste pour sortir de la crise. Le syndicat va mettre en place dès septembre une formation à destination de ses responsables régionaux, abordant ce sujet sous plusieurs angles : reprendre la main sur la coopération, massification de l’offre, contractualisation tripartite, valeur ajoutée des produits. Plus globalement, il s’agit de quitter une vision orientée vers la seule production pour se préoccuper davantage de la demande des consommateurs. C’est d’ailleurs ce que propose cette année le rapport d’orientation, « Alimentons notre avenir par des filières structurées ». « Malgré la conjoncture difficile, on essaye d’apporter une vision à plus long terme », souligne Florian Salmon, l’un des trois rapporteurs. Si le rapport fait l’inventaire des différents types d’organisation en filière – courte, longue, axée sur l’export, sur la qualité -, il n’y a pas de modèle type, l’essentiel étant de favoriser la concertation entre les différents maillons pour partager la rémunération de façon équitable. Le rapport sera comme tous les ans discuté et amendé pendant le congrès. Et malgré les difficultés qui se poursuivent en 2016, la conjoncture est aussi une occasion à saisir pour faire avancer des propositions en matière de contractualisation et de structuration « pendant que les médias sont avec nous et que nous avons une oreille attentive des GMS et des politiques », rappelle Florent Dornier.