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Cultures d’hiver / Les températures très douces de cette fin d’automne ne compromettent pas pour l’instant le potentiel de rendement des cultures d’hiver, d’autant plus que la pression des ravageurs est réduite.

L’automne 2015 s’est caractérisé par une séquence de froid chaud un peu surprenante. « Depuis début octobre, deux régimes thermiques contrastés se sont succédés : plutôt froid en octobre, voire très froid au cours de la 2e décade d’octobre, avec ici ou là quelques chutes de neige ; et tout le contraire en novembre, avec des températures exceptionnellement élevées sur les deux premières décades. », expose Luc Pelcé, d’Arvalis-Institut du végétal. Quant à la première décade de décembre, elle est aussi sous le signe de la douceur, avec des températures supérieures à 15 °C en milieu de journée… « Nous observons aussi un déficit hydrique de plus en plus marqué quand on va vers le sud et l’ouest de la région : cela va d’à peine une centaine de millimètres du côté de Rioz à 360 mm dans le Graylois », complète Aymeric Courbet, conseiller grandes-cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône.

Des céréales tallées
Ces conditions météorologiques particulières ont bien entendu des conséquences sur le développement végétatif des cultures d’hiver. « Plus que des différences de précocité entre lieux, on observe un état de croissance, relativement à l’historique, différent selon les dates de semis, poursuit Luc Pelcé : les semis précoces ayant subi le ‘’froid – chaud’’ ont globalement cumulé des températures proches de la médiane sur la période 01/10 – 25/11. En revanche, les semis plus tardifs ont profité de la douceur de novembre pour aujourd’hui cumuler des températures au moins au niveau de 1 an sur 10 parmi les plus chauds. Ces derniers, minoritaires, sont donc très en avance. » Toutes les céréales d’automne sont donc en cours de tallage. Entre 1 et 2 talles pour les blés semés début octobre, ce qui est tout à fait dans la normale. C’est moins normal pour les semis plus tardifs qui devraient normalement être à 2-3 feuilles et qui, en ce moment, débutent leur tallage. Les orges d’hiver ont environ un organe de plus, dans la mesure où il faut environ 80 °C cumulés pour faire une feuille ou une talle contre 100 °C pour un blé. Reste qu’il n’y a pas péril en la demeure « en céréales, tout va bien, il n’y a pas à s’alarmer de la situation, relativise Aymeric Courbet. De même en colza, la pousse continue, ce qui est plutôt une bonne chose en ce qui concerne la capture de l’azote, avec des économies à la clé au printemps – il sera intéressant de quantifier ça avec les pesées-. Il y a quelques cas d’élongation, sans conséquences dramatiques non plus. » De même en céréales d’automne, il sera utile de quantifier les reliquats d’azote en février, compte-tenu de la dynamique de minéralisation automnale particulière de cet automne, par des analyses de terre.

Des pucerons rares
Les principaux risques de ravages sur le colza sont désormais écartés, et pour les céréales, le réseau de parcelles d’observation ne décèle pas de péril, en particulier en termes de pucerons. « Contrairement à ce qu’on avait à l’automne 2014, avec plus de 50 % des parcelles au-delà du seuil de nuisibilité, cette année la pression de ce parasite est très faible (à peine 5 % des parcelles touchées au-delà du seuil) : cela signifie qu’il y a peu de risque de jaunisse nanisante de l’orge (maladie virale dont le vecteur est le puceron). » Enfin, pour ce qui est des maladies fongiques, les modèles de calcul prennent en compte aussi bien les températures que l’hygrométrie. « Nous ferons le point au printemps : on ne peut pas présager de la météorologie des prochains mois. », conclut le technicien.

AC

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