Terre comtoise / Terre comtoise a réuni, vendredi 11 décembre à Besançon-Micropolis, ses adhérents et ses salariés. Son président, Clément Tisserand, dans un premier temps, s’est penché sur la situation générale de l’agriculture.

«Je disais l’an dernier que les agriculteurs affrontaient sans cesse de nouvelles tempêtes, elles se succédaient, différentes chaque année, conjoncturelles ou structurelles, même les spécialistes ne savent plus faire la différence, c’est notre lot quotidien ! » Par ces propos, Clément Tisserand introduit l’assemblée générale de Terre comtoise. Ce vendredi 11 décembre, le président revient sur le bilan de la coopérative ; clos fin juin 2015. Blé et maïs ont soufflé le chaud et le froid. Guère d’enthousiasme n’est constaté au niveau des productions animales. Si ce n’est du côté des laits AOP. « Leurs niveaux rémunérateurs permet ainsi à une partie de nos adhérents de vivre dignement de leur profession. » Une satisfaction qu’il faudra rapidement tempérer. Les producteurs, qu’ils soient en lait dit standard ou annoncé sous signe de qualité, sont soumis à de nombreuses contraintes. « Notre agriculture française souffre de distorsions par rapport à ses voisins européens notamment sur la thématique de l’eau et de la protection phytosanitaire. » Clément Tisserand pointe du doigt une « sur-normalisation », désavantageuse face à l’agriculture des autres partenaires européens. « Notre monde agricole est peu consulté, notre monde agricole est peu écouté sur les sujets l’impactant. Les attaques récurrentes des ONG sont largement reprises par les médias, des discours culpabilisants pour l’agriculteur sont notre lot quotidien. »

« Soyons fiers ! »
Il suffit de se pencher sur le discours de certains publics : « Le monde paysan ne serait capable que de polluer, d’intoxiquer, de tricher ou cacher des pratiques inavouables, dénoncées parfois en termes dégradants pour notre profession. » Pas question d’énumérer la liste « trop longue » de ces attaques, « Je citerai seulement la dernière : toutes nos productions sont cancérogènes ou cancérigènes, je ne sais plus d’ailleurs, j’en perds mon latin ! » Agriculteurs et salariés de l’agriculture sont aussi des citoyens et encore plus des consommateurs. « Nous sommes les premiers soucieux de la santé, de l’environnement mais également de la vitalité économique des exploitations agricoles et de l’industrie agroalimentaire de notre région. »
Une part de la société, « les politiques en particulier », ne reconnaissent pas les avancées et réussites de l’agriculture. « Nos démarches de progrès sont peu valorisées, alors que tous les domaines sont explorés, mais la recherche et le développement s’inscrivent dans des temps longs. » En évoquant cette problématique socio-environnementale, la COP 21 qui prend fin le soir-même de l’assemblée générale de Terre comtoise, est citée dans la discussion. « Je ne connais pas les conclusions, mais une chose est sûre : nous serons concernés par cette noble cause et l’agriculture ne doit pas se poser en problème. » L’agriculture est une des solutions aux dérèglements climatiques. « Notre révolte ou notre résignation concernent aussi bien sur les marchés. Ces marchés, ouverts, délocalisés, financiarisés, libéralisés, impitoyables, erratiques et violents qui spéculent sur nos productions destinées à nourrir la planète comme sur de vulgaires matières premières. »
Alors ce vendredi soir, Clément Tisserand s’adresse non seulement aux agriculteurs mais aussi à tous les salariés du groupe : « Soyons tous fiers de travailler dans ce monde agricole trop souvent critiqué. Soyons fiers de la noblesse et du sens de notre action, de la valeur que nous créons dans nos campagnes, de l’amélioration de la qualité de notre alimentation. » Avant la trêve des confiseurs, Clément Tisserand lance son appel pour l’an prochain : « Résistons ! Réagissons ! Prenons en main notre destin. » Autrement dit, chacun est invité à s’appuyer sur cet adage : « Aide-toi, le ciel t’aidera. »

Dominique Gouhenant

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