Lait / A son congrès à Albi, les 18 et 19 mars, la FNPL a jeté les bases de ce qui devrait accompagner les producteurs dans un monde sans quota, à savoir une contractualisation rénovée, une gestion des marchés plus sécurisante et la nécessaire modernisation des élevages.

Le Congrès de la Fédération nationale des producteurs de lait à Albi, les 18 et 19 mars, marquera l’histoire de la filière laitière. Il est le dernier de la parenthèse des quotas mis en place il y a trente et un ans en 1984. Mais surtout le rendez-vous d’Albi a été l’occasion de lancer un débat d’orientation sur les conditions dans lesquelles les producteurs pourront exercer désormais leur métier. Ce n’est pas dans l’angoisse que les producteurs de lait abordent cette nouvelle étape, mais dans la sérénité. « Ils en ont encore sous le pied », a déclaré André Bonnard, trésorier de la FNPL. « Nous voulons être des acteurs dans un monde sans quota, la FNPL est en mouvement », a indiqué pour sa part Marie-Thérèse Bonneau, la secrétaire générale. Il n’en reste pas moins que la fin des quotas suscite un certain nombre d’interrogations. « La fin des quotas serait presque un non événement si la contractualisation qui souffle sa cinquième bougie faisait totalement ses preuves », a observé pour sa part Thierry Roquefeuil, le président. Malgré les nombreuses dispositions initiées par la FNPL dans la loi d’Avenir, la relation contractuelle n’est toujours pas équilibrée. Ce n’est pas un hasard si le président a réitéré sa demande de procéder à un audit de la contractualisation et de l’organisation des producteurs au ministre de l’Agriculture. Et d’ailleurs la FNPL a déjà quelques idées sur ce que devraient être les contrats avec les entreprises.
Première proposition : passer des contrats individuels à des contrats collectifs comme cela se pratique déjà au Québec. Ils seraient donc non cessibles et non marchands. Autre souhait, les producteurs de lait veulent introduire une logique territoriale dans l’organisation des producteurs (OP). Pourquoi par exemple ne pas envisager un regroupement des OP par bassin de production à la place des OP par entreprise qui prévalent actuellement. La FNPL n’exclut pas non plus de revenir sur la clause d’exclusivité avec une entreprise « qui est une entrave à la liberté d’entreprendre des éleveurs ». « La contractualisation qui lie un producteur à une entreprise ne peut pas être plus contraignante et pénalisante que l’administration », plaide Thierry Roquefeuil.

Pacte laitier
A Albi, la FNPL s’est également prononcée pour la mise en place d’outils de gestion de marché plus efficaces et réactifs. Elle souhaite notamment la mise en œuvre d’un filet de sécurité sur lequel d’ailleurs elle a reçu le soutien du Parlement européen. Dans un rapport qui vient d’être diffusé, il demande de faire en sorte que « les prix d’intervention reflètent davantage les coûts de production et soient mieux adaptés aux variations du marché ». Dans le viseur des producteurs également, l’amélioration de la transparence de la filière. Certes des observatoires existent à Paris et à Bruxelles. Encore faudrait-il les utiliser. « Observer c’est bien, mais cela ne suffit pas. Il faut pouvoir agir ! », a insisté Thierry Roquefeuil.
Enfin la FNPL a mis en avant l’importance de mobiliser l’ensemble des partenaires de la filière laitière. C’est d’ailleurs l’objectif du pacte laitier signé avec les organismes bancaires, mais aussi les assurances et les instituts techniques. Encore faut-il le faire vivre. « Il est temps de décliner les mesures de ce pacte dans les régions et les départements » a rappelé le président pour réunir l’ensemble des conditions à un environnement favorable à la production laitière dans une filière désormais livrée à elle-même.

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