Après un cas de tuberculose bovine confirmé en Haute-Saône cet automne, les dispositifs de lutte ont été appliqués par les services vétérinaires (DDCSPP) compétents en la matière. Quelques questions à Caroline Bouissel, directrice du GDS (groupement de défense sanitaire) de Haute-Saône.


HSA : 37 suspicions ont été gérées dans le département par la DDCSPP en 2013, contre 27 en 2012 et 22 en 2011. Peut-on parler de résurgence ?
CB : Non, au contraire. Il ne faut pas confondre les cas et les suspicions. Ainsi aucune des suspicions gérées ces dernières années n’a été confirmée, au terme des analyses complémentaires mises en place pour chacune d’entre elles, ce qui démontre une surveillance active, et une très faible prévalence de la maladie sur le département. Le seul cas confirmé depuis 2009 dans le département, c’est à dire avec présence effectivement démontrée de la bactérie de la tuberculose au sein du cheptel, est celui découvert cet automne dans le secteur de Lure. Avec l’arrêt des tuberculinations systématiques, le choix a été fait d’une surveillance renforcée à l’abattoir. Cette surveillance approfondie implique en cas de doute, la mise sous observation des cheptels suspects. Donc potentiellement un nombre de suspicions élevé même si toutes ne concernent pas des découvertes de lésions d’abattoir. En fait, en arrêtant le systématique, il est normal de devoir traiter des alertes. C’est preuve que le système fonctionne.

HSA : Quelle est la succession des étapes qui conduisent à la déclaration d’un cas ?

CB : Tout le processus est géré par les services de l’Etat. A l’abattage, la carcasse est systématiquement inspectée. Si des lésions évocatrices de tuberculose sont décelées, des prélèvements sont effectués en vue de la réalisation de divers examens (examen histologique, analyse PCR [polymerase chaine reaction, détection d’une séquence d’ADN propre à l’agent pathogène la bactérie Mycobacterium bovis, ndr]. Si les résultats confirment la présence de la bactérie, le cheptel est déclaré infecté et commencent alors l’enquête épidémiologique, et l’assainissement par abattage. Pour la première fois en Haute-Saône, on effectue un assainissement par abattage sélectif, les conditions prévues par la loi étant réunies pour se passer de l’abattage total. Sur tous les animaux du cheptel, on va effectuer à 3 reprises minimum avec un intervalle de 3 mois environ une batterie de tests, dont le résultat, s’il est douteux, conduit à la mise en œuvre d’actions complémentaires telles que l’abattage diagnostique. Ce dispositif nouvellement autorisé est très contraignant et demande un engagement important de l’éleveur et un suivi rigoureux.

HSA : En quoi la mission de prévention du GDS s’en trouve-t-elle confortée ?
CB : Les GDS ont été créés dans les années 50 à la demande des services de l’Etat pour les épauler dans la mise en œuvre de la lutte contre les maladies animales et notamment la tuberculose et la brucellose. Nous rejoignons donc notre rôle historique qui est de contenir, sinon d’éradiquer, les maladies du bétail. A noter que pour ces maladies qui ont une conséquence sur la santé publique (dangers sanitaires de catégorie 1 dans la classification désormais en vigueur, les anciennes MRC) le GDS ne choisit pas la méthode de lutte, dont la définition et l’exécution restent à la charge des services de l’Etat. Mais nous jouons notre rôle de facilitateur, de conseil technique, de soutien, le tout dans l’intérêt de l’élevage départemental. Nous agissons plus dans l’ombre qu’en pleine lumière, car le sanitaire ne s’étale pas sur la place publique, mais nous œuvrons quotidiennement.

Propos recueillis par LD

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