Fourrages / Les conditions météorologiques particulières de ce printemps 2021 ont un peu retardé les premières fauches. Les premiers échos font état de rendements importants et de bonnes valeurs nutritives, notamment sur le plan de l’énergie.

Après plusieurs campagnes fourragères affectées par la sécheresse, et des stocks au plus bas dans de nombreuses exploitations d’élevage, la première coupe d’herbe était attendue avec impatience… Il a fallu cependant composer avec un printemps atypique. « Nous venons de subir les mois d’avril et mai les plus froids depuis au moins 20 ans à Chargey les Gray. Un mois d’avril très sec et un mois de mai très humide. », relève laconiquement Emeric Courbet, de la Chambre d’agriculture de Haute-Saône, dans son bulletin hebdomadaire. Aussi les 800 degrés jours de cumuls de températures depuis le 1er février, nécessaires pour atteindre un stade végétatif suffisamment avancé pour envisager l’ensilage, ou les 1 000 °C jours, pour les foins précoces, n’ont été atteints qu’une dizaine de jours plus tard que la normale (le 30/05 pour le secteur de Jussey par exemple)… Si le stade de maturité de l’herbe reste le premier critère à prendre en compte pour trouver le meilleur compromis entre rendement et valeur alimentaire – en visant un maximum de feuilles – encore faut-il pouvoir disposer de quelques jours de secs pour ce chantier. Et depuis la fin avril, la première fenêtre de beau temps, propice à la fauche, n’est survenue cette année que la dernière semaine de mai.

Rendements élevés
Ce printemps froid et finalement bien arrosé a été globalement favorable à la pousse de l’herbe. « Les premiers retours que nous avons, relate François Dubief, de Haute-Saône Conseil élevage, montrent des valeurs énergétiques assez exceptionnelles, avec des taux de sucre records, mais les teneurs en protéines pêchent un peu. » Dans la zone basse du Jura, de nombreuses prairies ont également été fauchée à partir de la fin mai. « Il était temps, du point de vue de la maturité, mais finalement c’est un bon compromis entre valeur nutritive et rendements. Les volumes réalisés sont plutôt bons, voire élevés. On attend que les fourrages soient stabilisés pour faire des analyses. » Sur les premiers plateaux, la situation est plus contrastée, avec des secteurs qui ont bénéficié de conditions plus favorables au démarrage de la végétation que d’autres. « Alors que sur les hauteurs de Poligny c’est très correct, dans la Combe d’Ain les volumes récoltés sont décevants. » Reste qu’avec le temps orageux de ces derniers jours et de bonnes réserves hydriques, tout est en place pour une pousse – ou repousse – explosive de l’herbe.
Rappelons ici l’importance du paramètre « hauteur de coupe » : ce réglage influence le rendement de la parcelle, la qualité du fourrage récolté mais également la vitesse des repousses et la pérennité de la prairie. Posée sur un tapis de chaumes de 5 à 7 cm, l’herbe fauchée sèche plus rapidement. Une fauche plus haute diminue également le risque de souillure par des restes de matières organiques ou de terre, et les problèmes de conservation consécutifs à la récolte d’un fourrage souillé, ainsi que les risques de dégradation de la qualité sanitaire du lait.

Ne pas couper trop ras
Une hauteur de coupe trop rase aura une influence négative sur la capacité de repousse de certaines plantes. Chez les graminées, le plateau de tallage désigne, de manière simplifiée, la zone plus ou moins proche du sol, d’où sont émises les feuilles. Lorsque cette zone est endommagée, les feuilles auront beaucoup plus de mal à se développer ce qui retardera d’autant la croissance. En plus de diminuer les réserves de certaines plantes au risque de les voir disparaître, une fauche trop rase va favoriser les plantes à rosette et à rhizomes telles que les rumex, les pissenlits ou le chiendent. En effet, ces plantes accumulent leurs réserves en dessous du sol dans leurs racines ou leurs rhizomes ce qui ne limite leur potentiel de repousse alors que les autres plantes sont affaiblies et très peu concurrentielles.

AC

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