Sébastien Guillaume – les Serres de Barges / Sébastien Guillaume a repris « les Serres de Barges », où il avait effectué un stage de BTS quelques années auparavant. Il a bénéficié du dispositif « START’AGRI », un stage longue durée accompagné par l’ODASEA, qui lui a permis de bien s’approprier le fonctionnement de l’exploitation et de sécuriser son installation.
Fin avril, les Serres de Barges fourmillent d’activité : vente au détail de plants potagers, de plantes retombantes et à massifs, de vivaces et d’aromatiques, préparation de commandes pour des municipalités, en vue du fleurissement, semis, repiquage… Le printemps est une des périodes les plus denses pour la petite équipe de maraîchers horticulteurs (deux salariés et un saisonnier) avec à leur tête Sébastien Guillaume. Ce dernier a repris l’affaire familiale de M. et Mme Richen, où il avait effectué un stage de BTS horticole. « J’avais gardé contact avec eux, et leur départ en retraite a été pour moi l’occasion de m’installer à mon compte. », relate-t-il. Après un bac professionnel en production horticole à Fayl-Billot, le jeune-homme a poursuivi par un BTS à Roville-aux-Chênes, dans les Vosges, avant de travailler pendant quatre ans comme salarié en maraîchage dans ce département.
Six mois de stage rémunéré pour préparer la reprise
Accompagné par les services de l’ODASEA, de la chambre d’agriculture départementale, Sébastien Guillaume a opté pour le montage d’un dossier « START’AGRI » (STAge accompagné pour la Reprise et la Transmission en AGRIculture). Ce dispositif, financé par le Conseil régional, repose sur un stage rémunéré de longue durée (3 à 12 mois) sur l’exploitation, en vue de sa reprise. L’accompagnement administratif et pédagogique est un atout appréciable de cette période de test, au cours de laquelle le stagiaire apprend à mieux connaître et à prendre en main la structure, tout en vérifiant la viabilité de son projet : économiquement, mais aussi techniquement et humainement. « Tout est fait pour que la prise en main se fasse dans les meilleures conditions. C’est très bien encadré, toutes les formalités de l’installation sont planifiées et prises en charge avec beaucoup de sérieux et de professionnalisme, j’ai vraiment apprécié », assure Sébastien Guillaume, qui a pris les commandes des Serres de Barges en septembre dernier, après six mois de stage. « Une grosse saison… dans des conditions pas évidentes, puisque les mesures sanitaires du premier confinement nous ont contraint d’organiser un drive : les clients ne pouvaient pas venir choisir eux-mêmes leurs plants dans les serres. Ça a été assez lourd à gérer ! »
Pour financer l’achat du foncier, du matériel, du stock, du fond de commerce… Sébastien Guillaume a pu s’appuyer sur la dotation aux jeunes agriculteurs, sur une subvention de la communauté de commune, ainsi que sur un emprunt personnel. « L’évaluation de la valeur de reprise a été assez simple, car mes prédécesseurs étaient suivis par un comptable : nous nous sommes donc basés sur la valeur comptable des différents éléments. »
1 200 variétés proposées
L’exploitation compte 10 serres tunnels, et propose 1 200 variétés de plantes différentes. Une richesse de gamme qui s’explique par la fourniture de plusieurs villes thermales du département voisin des Vosges, telles que Contrexéville ou Vittel. « Ces municipalités mettent en valeur le thème de l’eau, ce qui oriente le choix des plantes qu’elles utilisent pour leur fleurissement. Ces demandes spécifiques nous conduisent à proposer des végétaux originaux, qu’apprécient aussi les particuliers. » Dans un marché très concurrentiel, où rivalisent les magasins de bricolage, les grandes surfaces… et même les hard-discounters, Sébastien Guillaume joue la carte de la qualité, avec des plants robustes, sains, adaptés aux conditions locales. Il propose aussi des plants potagers greffés, à haute productivité… Les amateurs éclairés font la différence ! Rendez-vous est donné les 7 et 8 mai prochains, pour une opération « portes-ouvertes ».
Outre la production horticole, l’exploitation propose aussi des légumes de plein champ (courgettes, poivrons, aubergines…) et des petits fruits à cueillir, pendant l’été. « La demande de légumes de proximité est très forte, et pour augmenter la production, je suis à la recherche de nouveaux terrains sur la commune », expose le maraîcher. Le chiffre d’affaires annuel, 200 000 €, se répartit pour deux tiers en ventes aux particuliers, et pour un tiers aux collectivités.
Alexandre Coronel