Dossier cancoillotte / La reconnaissance officielle de la cancoillotte progresse, avec une nouvelle étape franchie il y a 15 jours, par la parution au journal officiel de l’homologation du cahier des charges. Le dossier passe à la dimension européenne.
Toujours prudent, Michel Daguenet, éleveur haut-saônois et trésorier de l’Association de promotion de la cancoillotte refuse de céder au triomphalisme : « Cette parution au JO est une étape importante, même si tout n’est pas gagné. Il faut se garder de crier victoire trop tôt car nous entrons dans une nouvelle phase, européenne, qui va vérifier la cohérence de notre dossier et l’absence d’opposition… ça peut encore prendre un certain temps ! » L’arrêté du 19 février 2021 dernier, relatif à l’homologation du cahier des charges concernant la dénomination « Cancoillotte » en vue de la transmission à la Commission Européenne d’une demande d’enregistrement en tant qu’IGP, est en effet paru au journal officiel n° 0050 du 27 février 2021. « Les produits répondant aux conditions du cahier des charges bénéficient d’une protection nationale transitoire à la date de dépôt de la demande d’enregistrement de la dénomination « Cancoillotte » auprès de la Commission européenne et jusqu’à la publication au Journal officiel de l’Union européenne », précise l’arrêté.
Phase d’instruction européenne
Ce décret signe donc l’ouverture de l’instruction européenne du dossier, qui pourrait, si tout se passe bien, durer de six à 18 mois. « C’est un tournant pour l’Association de Promotion de la Cancoillotte (APC) qui devient de fait organisme de gestion de ce signe de qualité », poursuit Michel Daguenet. Charge à l’association donc, de veiller désormais au respect de ce fameux cahier des charges, en mettant en œuvre un plan de contrôle. « Une phase délicate, qui fait partie du jeu, mais pendant laquelle personne ne peut se prévaloir de l’IGP, mais tous les opérateurs se doivent d’en respecter les contraintes. C’est pour l’APC un travail très différent du montage du dossier d’obtention de l’IGP. Ça commence par le référencement des opérateurs. »
Durant cette phase, les opérateurs (producteurs de lait, fabricants de metton et de cancoillotte) sont appelés à se faire connaître. Chacun devra signer un document d’identification, par lequel il s’engage notamment à respecter le cahier des charges et les règles liées à la certification. « Des audits d’habilitation seront ensuite réalisés chez chaque opérateur, afin de vérifier la bonne mise en œuvre des conditions définies dans le cahier des charges », indique l’APC. Et, à contrario, les producteurs non identifiés ne pourront plus se prévaloir de la dénomination “cancoillotte” sur leurs emballages.
AC