Vie syndicale / Malgré la crise sanitaire, les présidents de la FDPL et de la FDSEA ont tout de même tenu à aller à la rencontre de leurs adhérents sous un format inhabituel.
«On ne pouvait pas ne pas venir vous voir cette année » telle est la promesse du président de la FDSEA sur la tenue des réunions cantonales.
« Il est vrai, l’actualité agricole est tellement dense et chargée que faire ces réunions est indispensable car il y a des informations que nous devons vous donner en direct » argumente Emmanuel Aebischer.
Mesures conjoncturelles et conjoncture
Bien évidemment, les épisodes de sécheresses que subissent les agriculteurs inquiètent à chaque réunion. Les réponses en soutien aux épisodes ne sont malheureusement que trop faibles et nous aurions tendance à pense que l’exception devient la norme. Néanmoins, trois leviers pour cette année 2020 ont été activés. Le premier, l’exonération de taxe foncière sur le non-bâti dont bénéficient directement les agriculteurs lorsqu’ils sont propriétaires du foncier. Pour ceux qui sont fermiers en place, le propriétaire doit intégralement la répercuter sur le fermage, donc soustraire le dégrèvement de la note. Le second est un soutien par le laboratoire vétérinaire départemental, appartenant au Conseil départemental, sur vos analyses. Et le troisième est la reconnaissance du département de la Haute-Saône en calamités agricole. Les choses sont bien lancées. Le dossier a été transmis au ministère le 18 décembre pour une décision attendue le 20 janvier. Cette reconnaissance permettra aux éleveurs d’émarger à cette enveloppe de plus de quatre millions d’euros en remplissant individuellement un dossier. La moyenne de l’aide calamité agricole par exploitation est de 5 000 €.
Le président de la FDPL revient quant à lui sur l’actualité laitière avec un prix du lait fluctuant selon les transformateurs et ce, suite à des stratégies d’entreprises distinctes.
L’impact du covid diffère lui aussi d’un collecteur à un autre avec des conséquences positives ou négatives selon les cas. Michaël Muhlematter rappelle ce rôle que devra toujours jouer la FDPL en Haute-Saône, à savoir de réunir les prix des différents acteurs, de les analyser et de les publier. « Suivre le prix du lait, entreprise par entreprise est primordial pour nos éleveurs laitiers, cela permet de se comparer. Si la FDPL ne le faisait pas, personne le ferait à notre place car ça dérange ! » Sur le prix des céréales, le marché étant mondialisé, les choses sont vites vues « mais les prix annoncés pour 2021 semblent aller dans le bon sens mais restons prudents » analyse le président de la FDSEA. A l’inverse de la filière laitière que l’on qualifie d’organisée, celle de la viande bovine est totalement désorganisée. Le marasme dans lequel sont les éleveurs est inédit. La crise sanitaire n’aidant pas ainsi que les campagnes des « anti-viande » sur les réseaux sociaux. « La consommation de viande change, y’a rien qu’à voir la production de steak haché. Pour nous éleveurs, une vache laitière ou une vache allaitante ce n’est pas la même chose. Mais pour les opérateurs une fois la peau enlevée, elle a la même couleur et on active la « moulinette » pour répondre à un marché qui représente plus de 70% de la consommation de viande » constate le président de la FDSEA.
Dossiers structurelles
Dossier important, celui de la nouvelle politique agricole commune. Une nouvelle PAC qui aurait dû voir le jour, il y a plus de deux ans qui a été retardée pour de multiples raisons.
Principale inquiétude il y a quelques semaines, celle du budget alloué pour la seule politique commune de l’UE. Inquiétude dissipée car le le 21 juillet, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne sont parvenus à un accord sur le cadre financier de l’UE pour la période 2021-2027. Le montant alloué à la PAC s’élève à 336,4 milliards d’euros (Md€), dont 258,60 Md€ pour le premier pilier (paiements directs) et 77,80 Md€ pour le second pilier (développement rural). En euros courants (sans correction de l’inflation), cela correspond à une relative stabilité de la PAC par rapport à la période précédente. La crise sanitaire avec comme étendard la « souveraineté alimentaire des pays » a surement participé à ce maintien. La président de la FDSEA aime aussi à rappeler l’importance des énergies renouvelables pour les fermes avec l’installation de panneaux photovoltaïques notamment. « On a loupé le train il y a 10 ans, cette fois-ci il faut monter dedans car je ne veux pas que ce soit d’autres que des agriculteurs qui puissent tirer leur épingle du jeu » déclare Emmanuel Aebischer. D’autres sujets sont également abordés lors des réunions cantonales comme le dossier brulant de la chasse ou celui de la révision de la zone vulnérable. Sur le programme des 10 réunions programmées sur trois semaines, huit se sont déjà tenues. Il en reste deux à l’agenda : lundi 18 janvier à 10h au Gaec des Combelles à Fougerolles et le mardi 19 janvier à 10h au Gaec Decard à Moimay.