Filière marocaine / Dans la dynamique d’exportation de la montbéliarde à l’international, le Maroc tient une place à part : toute une filière d’élevage s’est professionnalisée au fil des années, à travers d’étroits partenariats avec les associations d’éleveurs.
L’expertise française est saluée et reconnue, que ce soit en termes d’élevage, d’exportation d’animaux ou d’accompagnement technique. Depuis plus de 50 ans, des éleveurs du monde entier se tournent vers la montbéliarde et les professionnels de l’élevage français avec pour ambition de développer leur agriculture afin de nourrir les populations locales.
L’exemple marocain
La montbéliarde séduit les éleveurs marocains par sa solidité et sa longévité. Au fil des ans, des partenariats étroits et pérennes ont été noués avec des élevages marocains et des associations d’éleveurs. Plus que l’importation des génisses, c’est toute une filière qui s’est professionnalisée. Ainsi, aux génisses exportées à destination du Maroc, il faut ajouter 40 000 doses de semences de taureaux montbéliards exportées chaque année pour inséminer les génisses précédemment acquises et leur descendance. Les élevages sont visités par des techniciens français et marocains. Certains élevages bénéficient aujourd’hui d’un suivi génétique similaire à celui des élevages français : calcul d’index de parenté pour les accouplements, d’index sur ascendance, plan d’accouplement…
Mais le travail ne se limite pas au suivi génétique. Les éleveurs marocains travaillent au quotidien avec les animaux, encadrés par des équipes de techniciens formés majoritairement au Maroc. Le bien-être animal est une de leurs préoccupations comme en témoignent les derniers programmes de politique agricole du royaume.
Le plan Maroc Vert : un programme agricole ambitieux
En 2008, le Maroc lançait le plan Maroc Vert, un programme définissant la politique agricole du royaume. Deux objectifs sont affichés. Le premier est de faire de l’agriculture un pilier de l’économie. Le second est de lutter contre la pauvreté et l’exode en milieu rural.
Tous les secteurs amont-aval de l’élevage bovin ont été encouragés, de façon à accroître la production locale de lait et de viande. L’élevage allant de pair avec son corollaire de la production végétale, ce secteur a bénéficié aussi d’un large soutien. Notons quelques-unes des dispositions, pour certaines toujours en œuvre :
– Identification et enregistrement des cheptels bovins et ovins, suivant de nouvelles normes. Mise en place d’un système national d’enregistrement des troupeaux.
– Généralisation de la prophylaxie sanitaire obligatoire sur tout le cheptel, ceci étant permis par une meilleure identification.
– Augmentation de la production de fourrages, notamment par le subventionnement de nouvelles méthodes d’irrigation raisonnées, par l’emblavement de nouvelles terres.
– Mise en place de micro-ateliers de collecte laitière, pour favoriser le ramassage d’un volume important et la valorisation de ce lait dans des communes rurales isolées.
– Restructuration de la filière laitière aval.
– Création de nouveaux abattoirs aux normes internationales.
Favoriser le développement humain et social
À ce titre, le Maroc est un exemple à saluer. Le plan Maroc Vert a permis le développement de la filière agricole marocaine. Cette vitalité de l’élevage marocain est avant tout une réussite technique de ses éleveurs, certes parfois accompagnés et conseillés par leurs homologues français, mais toujours soucieux du bien-être de leur cheptel. Au final, ce sont les importations de poudre de lait, majoritaires par le passé, qui ont fortement diminué, remplacées aujourd’hui par la production locale. En 2019, 95 % du lait et des produits dérivés sont fabriqués à partir de la production locale.
Un nouveau programme, Generation Green, a été lancé cette année avec pour objectif le développement humain et social, le respect de l’environnement tout en consolidant les acquis du premier plan. À ce titre, il est prévu l’octroi d’agréments pour des nouveaux abattoirs aux normes internationales et le renforcement du contrôle sanitaire.
Enfin, le pays investit dans la modernisation de 12 marchés à bestiaux nationaux, contribuant à l’amélioration du bien-être animal.