TÉMOIGNAGE / L’adhésion aux services agricoles de remplacement n’est pas réservée aux exploitations individuelles : le Gaec Guilbert-Morel-Monrouzeau, ą Blondefontaine en Haute-Saône, confronté ą un accident du travail en 2019, ne regrette pas cette option.

Le Gaec Guilbert-Morel-Monrouzeau est né en 2004 de la fusion de deux exploitations individuelles de la commune de Blondefontaine, habituées à travailler ensemble de longue date. « La mise aux normes a été l’occasion de réunir les deux fermes avec la construction d’un nouveau bâtiment d’élevage commun », expose Marie-Laurence Manel, associée à Sébastien Guilbert, Thierry Guilbert, et Maximilien Monrouzeau. Il s’agit d’une exploitation de polyculture élevage, orientée vers la production laitière, avec 350 ha de SAU, dont 120 de prairies naturelles. « Le troupeau laitier – de race montbéliarde – représente les trois quarts du chiffre d’affaires du Gaec, explique Thierry : nous produisons 1,1 million de litres de lait par an, pour la coopérative Pâturage comtois. » Aussi l’activité d’astreinte liée au troupeau laitier, traite, soins, alimentation… représente une bonne part du travail des associés. Sébastien et Maximilien sont néanmoins plus “spécialistes“ des grandes cultures, tandis que Marie-Laurence et Thierry s’occupent davantage du cheptel.

Adhérent aux SR depuis 2000
L’adhésion aux services agricoles de remplacement ne date pas d’hier, puisque Marie-Laurence se souvient en avoir bénéficié, alors qu’elle était encore en exploitation individuelle avec son mari, pour son congé de maternité… en 2000 ! « Je me souviens qu’on avait eu un ouvrier agricole super à cette occasion. » Une fois les exploitations réunies, les associés ont fait le choix de conserver ce service. « Même si on a une certaine souplesse pour faire face à un problème ponctuel, plus qu’une exploitation individuelle, et que le travail se fera quand même, on est tous conscient de la charge que ça représente et aucun d’entre nous ne veut accabler les autres associés », résume Sébastien, qui a lui-même été victime d’un grave accident du travail fin janvier 2019, qui a nécessité une longue immobilisation (jambe cassée) et plusieurs mois d’incapacité. « Je n’ai pu reprendre le travail qu’en septembre ! » Les quatre associés se félicitent de la réactivité du “SR“ : « Dès le lendemain, on avait quelqu’un, et sur la totalité de l’arrêt de travail de Sébastien, les jours où le SR n’a pas pu nous mettre un salarié à disposition doivent se compter sur les doigts d’une main… », relate Maximilien. « Pour moi aussi, ça a été de la sérénité pendant ma convalescence, de savoir que mes associés n’étaient pas en difficulté à cause de mon absence. J’ai pu bénéficier – enfin le Gaec du coup – d’une aide exceptionnelle de la MSA pour la prise en charge d’une partie du coup du service de remplacement au-delà des 60 premiers jours prévus par le contrat. », détaille Sébastien. « On pourrait penser que pour un Gaec à quatre, c’est presque “un luxe“ de faire appel aux SR, mais c’est aussi une question d’équilibre pour nous, entre nos vies familiales et nos vies professionnelles », complète Marie-Laurence.

Des salariés compétents et efficaces
Au cours de la longue absence de Sébastien, le Gaec a bénéficié de l’appui de plusieurs salariés mis à disposition par les services de remplacement. « Essentiellement des femmes (4 pour 2 hommes), toujours motivés, ponctuels… les SR ont essayé dans la mesure du possible de nous envoyer en priorité des personnes qui connaissaient déjà la ferme, ce qui permet de gagner du temps pour passer les consignes. Nous avons toujours eu des salariés polyvalents et efficaces, rigoureux et sérieux, et sur lesquels on a pu se reposer. D’ailleurs je voudrais encourager les jeunes qui sortent des écoles d’agriculture à travailler un temps dans cet organisme, parce que je pense que c’est une expérience vraiment enrichissante. », assure Marie-Laurence. Le décès, l’accident et la maladie arrivent en tête des motifs de remplacement, à hauteur de 45% si on regarde les statistiques des services. Suivent juste derrière les “congés de toute nature et évènement familiaux“, qu’on pourrait qualifier de vacances (34%), les congés maternité et paternité (respectivement 8 et 6%). Signalons ici, que le congé maternité des agricultrices est totalement gratuit, et qu’il n’y a pas de « reste à charge » pour les agricultrices qui en bénéficient.

Alexandre Coronel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.