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Elevage laitier / Le 3 décembre prochain, le GAB de Haute-Saône organise une journée technique à Dampierre sur Linotte : l’occasion de partager des références technico-économiques locales, et d’aborder avec les transformateurs la question de l’avenir de la filière lait biologique.

Tirée par la demande croissante des consommateurs, relayée par les laiteries, la production laitière en agriculture biologique ne cesse de progresser au niveau national comme dans la région. En arrière-plan, des élevages laitiers optent pour ce mode de production, et choisissent de convertir leur exploitation. « Au sein du Groupement des agriculteurs biologiques (GAB) de Haute-Saône, nous avons créé un GIEE “lait bio” pour nous former, échanger sur les questions technico-économiques, avec une rencontre annuelle pour analyser nos coûts de production par exemple. L’intérêt de ce groupe est également de produire des références sur lesquelles peuvent s’appuyer les agriculteurs qui réfléchissent à la conversion de leur exploitation », expose Vincent Eyer, lui-même producteur laitier biologique au Gaec des Sapins, et président du GAB.

La réalité des chiffres
C’est donc pour partager ces fameuses références, issues des données
comptables des membres du GIEE, que le GAB organise le 3 décembre prochain à Dampierre sur Linotte une journée intitulée « produire du lait bio, c’est possible », en partenariat avec la Chambre d’agriculture, Interbio et Conseil élevage. « Les résultats d’une vingtaine d’exploitations du département, avec différents systèmes fourragers (basés sur le maïs ensilage, l’ensilage d’herbe ou le foin), permettent de balayer une grande variété de situations et de rassurer sur la possibilité technique de produire du lait bio, avec des résultats économiques à la clé. Au-delà du respect du cahier des charges de l’AB, ce qui est intéressant ce sont les trajectoires des exploitations, dont les systèmes vont évoluer structurellement en profondeur, vers davantage d’autonomie, une part plus importante d’herbe dans la ration… », poursuit le président, qui ouvrira les portes de son exploitation l’après-midi, pour trois ateliers thématiques (la conversion, la ration de base et les méteils).

Stratégies d’entreprise
Un des moments forts de la journée sera la table-ronde consacrée à la filière, et à laquelle les sept laiteries collectant du lait en Haute-Saône ont été conviées. « Seule l’une d’entre-elles, la coopérative l’Ermitage, n’a pas répondu à notre invitation. C’est aussi la seule à ne pas avoir fait le choix du lait bio, et il aurait été intéressant d’entendre leur point de vue à ce sujet, notamment sur la question de l’accompagnement des coopérateurs qui voudraient passer en bio. » Au cours de cette table-ronde, les perspectives de développement des produits laitiers bio seront abordées, ainsi que les stratégies des différents acteurs pour susciter et accompagner de nouvelles conversions. « La demande pour la transformation fromagère est loin d’être satisfaite, notamment pour les pâtes pressées cuites, relate Vincent Eyer : on sait par exemple que cinq millions de litres de lait bio sont “importés” de Lorraine pour être transformés en emmental bio à Charcennes… ça
correspond à la production d’une quinzaine d’exploitations. »

Alexandre Coronel

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