Fertilités des sols / Les Chambres d’agriculture ont entrepris un important travail de sensibilisation des exploitants dans le cadre de la reconquête de la fertilité biologique et physique des sols agricoles. Suivi et premiers constats en Côte d’Or et dans l’Yonne.

La démarche est régionale mais les actions de terrain mobilisent
techniciens et professionnels des départements de l’Yonne et de la Côte d’Or, afin de progresser dans la connaissance des sols, de leur biodiversité et de leur activité biologique. Observer pour comprendre et évaluer, telle est la première étape pour les groupes d’animations collectifs qui ont vu le jour dès 2014 en Franche-Comté sous le vocable Gaïa (groupes d’agriculteurs pour innover en agronomie). Cette démarche a fait des émules et d’autres Chambres d’agriculture l’ont adapté à leurs problématiques spécifiques. En Côte d’Or, la thématique a intéressé un groupe déjà constitué autour des problématiques de l’eau et du captage sur les plateaux de Tille et de Vingeanne. L’objectif étant d’amener les agriculteurs à ajuster leurs pratiques agronomiques en fonction des besoins des cultures, du milieu et du sol. Un autre groupe, le Geda de l’Auxois s’est engagé dans la démarche en 2018.

Voir, constater pour comprendre
Deux types d’indicateurs sont utilisés pour visualiser la dynamique de décomposition de la matière organique dans le sol : les tea bag (indice des sachets de thé ou TBI) et le test du slip. Ces indicateurs traduisent l’activité des micro-organismes et la capacité du sol à transformer les résidus organiques en nutriments disponibles et à contribuer à la création d’humus. Plus un sol est actif et vivant, plus les micro-organismes dégradent rapidement la matière organique. L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle est simple et peu coûteuse, il suffit de se procurer des sachets de thé (vert et roïbos) et des slips de coton blanc non traité. Chaque élément enterré est ensuite facile à retrouver grâce à la cordelette du sachet de thé et à l’élastique du slip qui tient bon, même à un stade de décomposition avancée du coton.
En fonction du support choisi l’évaluation peut-être qualitative et/ou quantitative. Il faut savoir aussi que la fertilité reste une notion relative. Son appréciation dépend, comme le rappelle Philippe Evaillard de l’Unifa « de l’affectation que l’on donne au sol ». Ce qui conviendra à la vigne ne conviendra pas à un autre type de production. Pour un sol destiné à des
cultures industrielles, plusieurs paramètres déterminent la fertilité : le réservoir en eau du sol, le PH, les réserves en potassium, phosphore et magnésium, ainsi que la matière organique qui soutient la minéralisation de l’azote, du phosphore et du soufre. L’accroissement de la matière organique dans les sols et de leur fertilité contribuerait également à augmenter la capacité des sols à stocker le carbone.
Les Chambres d’agriculture se situent en première ligne pour participer à la constitution de références départementales sur la microbiologie des sols. A terme l’ensemble des données terrain recueillies devraient permettre de savoir s’il y a des corrélations entre l’abondance microbiologique et certaines pratiques agricoles.
En Côte d’Or comme dans l’Yonne on n’en est pas encore là, mais les tea bag comme les slips, représentent déjà un bon indicateur de l’activité des sols. Les agriculteurs ne s’y sont trompés qui participent activement aux travaux de groupes et aux rendez-vous organisés sur le terrain, comme dernièrement au Bosquet du Lys à Fontaine-La-Gaillarde dans l’Yonne, dans le cadre de l’opération « Des racines et des pelles ».

AMK

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