lin printemps

Alimentation animale / Le colloque de l’association Lin avec l’autre s’est tenu le 15 janvier à Dannemarie sur Crête au Lycée Grandvelle. Il a réuni les acteurs de la filière lin en Franche-Comté : éleveurs, laiteries, fabricants d’aliment et céréaliers.

Des paysages franc-comtois qui, au printemps, se colorent non seulement du jaune de colza mais aussi du bleu de lin, impensable ? Pas tant que ça. L’association Lin avec l’autre, qui organisait le 15 janvier une table ronde au Lycée Grandvelle (25), milite pour la réintroduction du lin dans
l’alimentation animale et donc dans les rotations régionales.

Déjà 300 ha en Franche-Comté
Fondée en 2015 à l’initiative de Philippe Chays, directeur des Établissements Chays (alimentation animale), l’association Lin avec l’autre rassemble des éleveurs, des entreprises laitières, des fabricants d’aliments du bétail et des céréaliers. Tous ont une ambition commune : développer l’utilisation du lin dans les rations animales, avec les différents bénéfices qui en découlent, notamment l’image très positive véhiculée par le lin et ses acides gras riches en « oméga-3 ». C’est dans la filière laitière que les bénéfices du lin sont le plus faciles à mettre en évidence (voir par ailleurs), même si la filière porcine est également concernée (les porcs élevés au Lycée Grandvelle sont d’ailleurs nourris d’un aliment enrichi en oméga-3). Au delà des bénéfices d’ordre zootechnique (voir ci-contre), l’ensemble des acteurs de la filière pourrait avoir un avantage à réintroduire le lin dans les rotations et dans les rations. On compte déjà 80 éleveurs et 28 producteurs de lin engagés dans l’association, pour une surface d’environ 300 ha en Franche-Comté. Bonne tête de rotation, le lin est une culture compétitive, peu gourmande en intrants, et elle permet d’après l’Onidol (interprofession des oléagineux) « un gain de marge brute du blé compris entre 100 et 200€/ha par rapport à un précédent colza ou céréale », met en avant Denis Burlaud, de Lin 2000.

Une filière à construire
Une bonne moitié des surfaces emblavées est en Haute-Saône, et l’ensemble est en forte croissance depuis la création de l’association en 2015. Au moulin d’Avanne (Chays), où l’on a investi dans un outil d’extrusion en 2015, Philippe Chays salue cette croissance en souhaitant l’élargissement de la filière : « Si on a créé Lin avec l’autre sous cette forme associative, c’est pour l’ouvrir au plus grand nombre, et créer une vraie filière régionale. » Avec des prix du lin attractifs (450 €/t pour un cours à 360 €/t environ), les surfaces devraient encore s’accroître les années prochaines, avec des bénéfices collatéraux : « Le lin est extrudé avec un support, comme par exemple de la féverole », explique encore Philippe Chays. Des essais de mélange graminées protéagineux (triticale pois, blé féverole, etc) sont donc en cours, et leurs bénéfices agronomiques ont été mis en avant par Michaël Geloen (Terres Inovia). La collecte des mélanges est déjà envisagée au Moulin d’Avanne. Au cours de la table ronde qui a clôturé les débats, Sylvain Marmier, membre de la chambre régionale d’agriculture régionale, a rappelé que la nouvelle Pac en préparation va « s’orienter vers un système d’aides aux filières plus que d’aides individuelles ». Il faut « construire une filière autour du lin avec tous les acteurs » car à l’exemple du Comté, « les gens achètent une qualité, mais surtout un état d’esprit, celui du partage de la valeur ajoutée ». Lin avec l’autre est donc « un outil pour tous les acteurs », en capitalisant autour des notions de
« protection de l’environnement, de local, de santé animale et de bien-manger ».

LD

1 réflexion sur “La filière lin tisse son réseau”

  1. dr jobez pascal

    Bonjour,
    je suis intervenu comme conférencier au cours de la journée du 15 janvier dernier
    Une page (la page 6) est parue dans votre hebdomadaire du 18 janvier (n° 2263)
    J’aimerais vivement obtenir ce n° car une partie de l’article m’est consacrée
    Cela est il possible ?
    merci à vous

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