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Assemblée générale des organismes d’élevage / Le croisement de données aussi hétéroclites que les événements sanitaires d’un élevage, la généalogie des animaux, la fréquentation du DAC ou les résultats de l’analyse du lait va permettre d’élaborer de nouveaux indicateurs technico-économiques et donner naissance aux applications digitales des éleveurs de demain.

Haute-Saône Conseil élevage et le GDS de Haute-Saône tenaient leurs assemblées générales le 29 mars dernier à Vesoul. L’occasion pour les participants d’une petite incursion dans l’univers des big data, ces gigantesques flux de données numériques générés par les activités humaines, puisqu’Elise Longet, du GDS de Franche-Comté, avait été conviée à réaliser un exposé sur ce thème. « Les big data connaissent une croissance explosive : en une année l’humanité a généré autant de données qu’au cours de toute son histoire… Les big data peuvent être des données publiques ou privées, personnelles ou d’entreprise, et leurs formats sont de différents types : textes, photos, vidéos, etc… », a-t-elle introduit. L’agrégation et l’analyse de ces données, permise par les avancées des technologies de stockage et de traitement algorithmique offrent des possibilités jusque-là inimaginables : la prospection commerciale ciblée est par exemple bien connue des utilisateurs du moteur de recherche google. « Le monde agricole est également concerné », poursuit Elise Longet, avant de détailler l’exemple de la santé des pieds des vaches : « les boiteries constituent la troisième pathologie d’élevage, en termes d’importance économique. Depuis un an, la collecte des données de lésions des pieds a été réalisée en Haute-Saône au cours de 101 interventions de pareurs, soit 1 687 femelles parées. 1 395 lésions ont été enregistrées. La valorisation de ces données, croisées avec les données généalogiques, va permettre à terme de sélectionner le caractère de résistance aux boiteries, comme cela se fait déjà dans les pays scandinaves… »

Collaboration entre organismes
Mais faire parler les multiples données qui se multiplient dans les élevages, où les capteurs sont de plus en plus présents, nécessite une collaboration des structures de conseils qui chacune ‘’détiennent’’ une partie des informations : données économiques, génétiques, spectre infra-rouge du lait, résultat des analyses de fourrages, ou encore événements enregistrés dans le carnet sanitaire en ligne… Une collaboration que le président de Conseil élevage, Régis Brepson n’a pas manqué d’aborder dans son rapport moral « c’est dans cet objectif que nous avons choisi avec Conseil Elevage 25-90 et Gén’iatest de donner un élan au GEC : avec l’appui de consultants en entreprise, nous avons travaillé durant l’hiver avec des adhérents non engagés dans quelqu’organisme que ce soit ainsi qu’avec des éleveurs allaitants pour recueillir leurs besoins et établir une feuille de route pour les années à venir. Il faut avoir une vision futuriste du devenir de nos entreprises afin de pouvoir accompagner les générations d’éleveurs qui arrivent avec toute la panoplie du web et la rapidité du numérique. Plus proches de la Montbéliarde, avec les OCL et les GDS de la zone Umotest nous sommes engagés dans MO3 où les recherches sur la santé des animaux vont porter leurs fruits. » Il s’est par ailleurs félicité du redressement des comptes de la structure, en soulignant l’implication du personnel.

Lutte contre la BVD
Du côté du GDS, c’est la lutte contre la BVD (diarrhée virale bovine) qui a constitué le principal dossier abordé. « La généralisation des boucles préleveuses décidées lors de notre assemblée générale de l’an passé est maintenant bien partie », s’est réjoui le président Claude Sperka. « Et quand on cherche, on trouve ! » a renchéri la directrice Caroline Bouissel, en présentant les chiffres dans son rapport technique. 83 % des élevages ont été équipées de boucles préleveuses, ce qui a permis de détecter 209 bovins viropositif : 140 à la naissance (dont 101 IPI) et 69 sur psg dans les élevages en plan. 18 plans individuels d’assainissement ont été ouverts en 2017, tandis que 23 cheptels étaient assainis. « Une démarche indispensable pour limiter la diffusion du virus, c’est la gestion à l’introduction, c’est pourquoi nous allons proposer la généralisation du dépistage pour les animaux de statut inconnu dès la fin de cet été. » a conclu le président.

AC

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