Synd.MO_Vuaillat&Maître

OS Montbéliarde / Mercredi 21 mars se tenait à Vesoul l’assemblée de territoire Nord-Est de Montbéliarde Association. Une première sous cette forme, avant les profondes transformations qui vont cette année chambouler l’organisation de l’ancienne OS Montbéliarde.

Les contours de l’organisation raciale sont à présent bien définis. Comme les éleveurs le savent depuis plus d’un an, le nouveau Règlement Zootechnique de l’Union Européenne (RZUE) va en effet amener de profonds changements, le premier étant la fin de l’OS Montbéliarde comme nous la connaissions jusqu’à présent.

Plusieurs « OS UE » au sein de la race
Depuis avril 2017, l’ancienne OS s’appelle « Montbéliarde Association ». Cette structure va perdurer dans la nouvelle organisation, mais ne sollicitera pas le renouvellement de son agrément en tant qu’OS. Son rôle se limitera « à la promotion générique raciale », rappelle son directeur Philippe Maître. Les anciennes missions de l’OS (programme de sélection, gestion du livre généalogique, évaluation génétique…) seront confiées à des « OS UE ». Pour la race montbéliarde, les trois entreprises de sélection vont donc solliciter un agrément : Umotest, EVA Jura (ex Jurabétail) et La Comtoise MLS.
Pas question cependant « d’avoir des unités de mesure et des règles de calcul différentes pour les trois OS UE, prévient le président Alain Vuaillat. On choisira ensemble les règles et méthodes, le calendrier, l’indexeur ». La priorité des éleveurs, dans leur nouvelle organisation, est d’abord « d’assurer les fondamentaux ». Et en particulier, il s’agira d’inciter les éleveurs à inscrire leurs vaches dans l’un (au moins) des trois livres généalogiques qui seront créés.

Garder une population de référence assez large
En effet, les animaux étaient jusqu’ici inscrits automatiquement, sans « action nécessaire de la part des éleveurs ». Des mesures incitatives seront donc prévues pour garder un nombre de vaches inscrites élevées. L’enjeu est de taille : « Avec une population de 300 000 animaux au lieu de 400 000, illustre Philippe Maître, la fiabilité des index n’est pas la même ! » Et personne ne souhaite voir les coefficients de détermination (CD) diminuer drastiquement !
Autre objectif prioritaire : « Le dimensionnement du chantier de pointage ». Pour garder une population de référence utile, « on ne peut pas se priver de pointage », rappelle encore le directeur. Les CD sont très sensibles à une baisse de la population de référence (celle sur laquelle on peut lier le caractère phénotypique et le signal génétique). D’après l’INRA, si on arrête pendant un an le contrôle de performance (pointage par exemple), on perd 0,1 point sur le CD. Un luxe qu’on ne peut pas se permettre, quand avec des CD de 0,65 ou 0,7 on a déjà des intervalles de confiance bien larges. A ce jour, sur 250 000 femelles montbéliardes nées, la population de référence utile pour la construction et l’entretien des index (femelles génotypées et pointées) est d’environ 10 000.
Quant au coût de l’indexation, comme cela avait déjà été évoqué l’an passé, il va augmenter pour les éleveurs. En effet, tout le travail de calcul en routine des index, autrefois réalisé par l’Inra sur des fonds publics, va désormais être confié à l’association Géneval, qui rassemble la fédération des entreprises de sélection, et la fédération des OS (Races de France). Si l’effectif et la part de la Montbéliarde restent identiques, le coût sera d’environ 1 € par vache contrôlée (400 k€/an). Sur la carte de France des Montbéliardes en lactation, on constate en Haute-Saône une baisse du nombre de lactations de 4,5 % (1 300 lactations en moins). C’est plus que la moyenne de la race (qui subit 1,3 % d’érosion) et c’est avec l’Ain le plus fort recul chez les gros départements de la race. A noter que les effectifs au contrôle laitier diminuent légèrement également depuis 3 ans chez les deux autres grandes races laitières.
Du côté des pedigrees export, on constate cette année que le Maroc passe en tête, avec 5 317 pedigrees. La cause : une fermeture temporaire de l’Algérie en 2017 pour des raisons sanitaires. Les deux pays font toujours ensemble 84 % du total des pedigrees exports, comme en 2016. La dynamique export ne faiblit pas, tout comme l’attractivité en interne de la race qui représente aujourd’hui 18 % du cheptel laitier français.

LD

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