Jeunes Agriculteurs / Vendredi 16 février, les JA tenaient leur assemblée générale élective à Bucey les Gy sur le thème de l’engagement.
Le rapport d’activité des JA pour l’année 2017 était ponctué de vidéos humoristiques. Les messages passés dénonçaient certaines aberrations subies lors de l’année écoulée : vegan, FCO, chasse, pénurie de beurre et inondations. A la suite, après avoir élu leurs administrateurs, les JA ont animé une table ronde sur le thème de l’engagement. A la tribune, quatre chefs d’entreprise engagés répondaient aux questions de Laurent Isabey, vice-président des JA 70.
Influer sur les prises de décision
Si l’entrée dans la vie syndicale s’est faite par différents moyens pour chacun des intervenants, le dénominateur commun de leur prise de responsabilité est sans doute leur « volonté d’agir dans l’intérêt commun » et une « espèce de « rébellion contre les décisions prises par l’Etat ». C’est ce dont ont témoigné respectivement Pascal Dumay, membre de la section du centre des jeunes dirigeants de Besançon et gérant d’Air Expert, et Thierry Chalmin président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Saône. Parfois, l’envie de représenter sa profession est simplement née du fait « de ne pas vouloir laisser son avenir dans les mains des autres » a expliqué Philippe Auger, président d’Elvea France, ou encore de « participer à la défense des territoires », comme l’a exprimé Karen Chaleix, secrétaire générale de Jeunes Agriculteurs National en charge du dossier installation. Chacun s’accorde également pour dire qu’il y a deux profils de syndicalistes : ceux qui « ronchonnent dans leur coin » selon Pascal Dumay et ceux qui prennent le taureau par les cornes car ils ne « veulent pas juste subir les décisions prises ». « En nous engageant nous devenons la courroie de transmission entre nos voisins agriculteurs, le terrain, et nos politiques qui ont parfois besoin qu’on les remette dans le droit chemin » selon Thierry Chalmin.
Enrichissement et épanouissement
Pour chacun, la prise de responsabilité s’est faite sur proposition de collègues déjà engagé. « Il faut viser l’intérêt général » déclare Pascal Dumay, et « ceux qui s’investissent dans leur propre intérêt personnel ne trouvent jamais leur place ». Le travail consiste à convaincre les différentes instances et leur proposer des solutions. Chacun peut être amené à travailler un dossier qui l’intéresse et sur lequel il peut apporter sa contribution. Les problématiques en agriculture étant de plus en plus nombreuses, c’est en défendant collectivement le métier que des solutions pourront être apportées. Chaque intervenant considère qu’au-delà de la défense collective, leur implication à différentes échelles est enrichissante et permet d’avoir une vision plus globale des problématiques que lorsque l’on se focalise sur son entreprise. Les échanges lors des réunions, rencontres, interventions, donnent un intérêt à leur engagement de tous les jours. Mais attention à concilier vie syndicale, professionnelle et privée ! L’épanouissement personnel n’est possible que si ces trois composantes sont équilibrées. Thierry Chalmin ajoute que « lorsque l’on s’engage, on est bien entouré par des collaborateurs sur qui l’on peut s’appuyer » mais « qu’il faut parfois dire non pour ne pas se retrouver dépassé ». En effet, face à la diminution du nombre de personnes engagées, la charge de travail reposant sur les responsables en place s’accentue. « Être sollicité et accepter de suivre un dossier faute de candidats nous amène parfois à avoir trop de responsabilités et ne pas pouvoir aller au bout des choses faute de temps devient frustrant » selon Pascal Dumay.
Des convictions pour avancer
Aucun des chefs d’entreprise présents ne considère avoir de compétence particulière nécessaire à la prise de responsabilité. La curiosité, l’envie d’avancer, de grandir, de défendre ses convictions les ont simplement amenés à prendre des places à responsabilité. « Il faut tout de même respecter la progression logique des échelons : s’impliquer localement, au niveau du département et de la région pour arriver au niveau national » selon Karen Chaleix et « savoir s’arrêter au bon moment » selon Philippe Auger. Concernant leurs plus grandes victoires, elles sont toujours collectives : la quatrième modulation de la DJA pour Karen Chaleix, la fréquentation de « Plénière prestige » multipliée par 5 pour Pascal Dumay, la reconnaissance des collègues pour Philippe Auger et Thierry Chalmin.
EL