Belle réalisation pour les JA de Haute-Saône, qui ont organisé une finale régionale de labours populaire et unanimement appréciée. Cerise sur le gâteau : les finalistes de la grande région sont, dans les deux catégories, des laboureurs de notre département.
L’organisation de la FRL a été saluée unanimement : un succès pour les JA de Haute-Saône, et en particulier pour ceux du canton de Gray qui ont organisé l’événement régional de Bonboillon. Avec environ 13 000 visiteurs sur les 2 journées, la FRL a été un succès populaire et un record pour le département qui accueillait pour la première fois la FRL version « grande région ».
Côté JA, on est pourtant habitué à ce fonctionnement avec les bourguignons. « On travaillait en JA Bourgogne-Franche-Comté, rappelle Gérald Pichot, président des JA de Haute-Saône, avant de se séparer en région, puis de se remettre en “JA BFC” avec la fusion. On n’a donc pas perdu l’habitude de travailler ensemble ! » D’ailleurs « pour les dossiers relatifs à l’installation et à la formation, on a toujours été organisé en grande région », ajoute Guillaume Gauthier, le président des JA BFC.
“On s’est assez remis en question”
Guillaume Gauthier a d’ailleurs profité de la FRL pour passer un petit message aux diverses personnalités présentes à la remise des prix : « Je n’avais pas prévu d’être syndical, mais… » commence-t-il avant d’évoquer les États Généraux de l’Alimentation. « La relation que nous avons avec les metteurs en marché pourrait être meilleure », fait-il remarquer. Quant aux audits filière, le jeune agriculteur a comme une sensation de lassitude : « Nous n’arrêtons pas, depuis des années, de nous remettre en question. Maintenant, ce serait bien que les autres [l’aval de la filière, ndlr] le fassent aussi, et pourquoi pas l’administration, et nos politiques. » « C’est la fête de l’Agriculture même si l’agriculture n’est pas toujours à la fête ! » résume Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA. Sans doute « la préfète est-elle venue avec le carnet de chèques pour payer les retards des aides PAC ? », ironise-t-il encore. La préfète Marie-Françoise Lecaillon comme le Draaf Vincent Favrichon ont salué, beaux joueurs, « le sérieux de la préparation » et le « dynamisme du monde rural et agricole », après que Thierry Chalmin, pour la chambre d’agriculture, les ait accueillis « dans notre belle zone défavorisée du graylois ». « On sait revendiquer, mais on sait aussi expliquer, ajoute-t-il. Il faut montrer ce qu’est notre métier, c’est ce dont l’agriculture a besoin pour se regonfler. »
Le règlement au peigne fin
La fierté des JA, c’est aussi que les deux finalistes pour les 8 départements de Bourgogne et de Franche-Comté sont tous deux haut-saônois : il s’agit de Pierre-Edouard Millot, en labour à plat, avec 234,5 points, et de Brice Mulhematter en planches, avec 232,5 points. Tous deux ont acquis une avance significative sur le second concurrent : respectivement Damien Huot (25) à plat, avec 217 points, et Bruno Morel (25) en planches avec 203,5 points.
Présent lors de la journée et de la remise des prix, le président du jury national Freddy Bohr a veillé au grain. Ancien champion de labour, il a été sacré champion du monde de labours en septembre 2001 au Danemark. Expert et passionné, il était présent pour faire respecter le règlement du concours, au détail près. Sur la charrue de Pierre-Edouard Millot, il a ainsi refusé un changement de place d’une roue de charrue : « Le nombre de roues de charrue au travail est limité à 3 (1 tandem = 2 roues), mais en aucun cas ne pourront être remplacées », stipule le règlement. Remplacées, ou déplacées ? Dans le doute, Freddy Bohr a interdit le déplacement, ce qui n’a finalement pas empêché Pierre-Edouard de remporter son ticket pour Terres de Jim à Compiègne du 8 au 10 septembre, dans la catégorie « à plat ». Après avoir été champion de France « en planches » en 2013, il va donc tenter sa chance dans l’autre catégorie, ce que le règlement autorise. Sous leur parapluie le samedi, et munis de leurs lunettes de soleil le lendemain, les membres du jury ont rempli leur mission parfaitement, sans dédaigner renseigner les visiteurs sur les règles en vigueur.
Ring bovin et sports mécaniques
Car la finale régionale des labours aura été un événement très populaire, avec plus de 13 000 entrées sur le week-end. Autour du ring bovin, beaucoup d’éleveurs et de passionnés d’élevage, pour voir les plus beaux spécimens des races montbéliardes et prim’holstein (voir en page 6). Ailleurs, un public moins professionnel mais tout aussi enjoué s’est pressé autour des charrues en compétition, des vieux tracteurs du musées de Velesmes, et du marché paysan. Près du bois de la Féole, la piste de moiss’bat cross a attiré le public principalement le samedi. Plus haut, c’est le tracteur-pulling qui a été l’attraction phare. Malgré les décibels, des milliers de visiteurs ont découvert ce sport encore peu connu en France mais bien vivant en Hollande. Plusieurs équipages avaient d’ailleurs fait le déplacement des Pays-Bas, dont la « Hot Art Tractor-pulling Team », avec son jeune pilote, Kyra. La jeune femme de 16 ans, ravie de son déplacement en France, faisait une de ses premières courses officielles dans la catégorie des « grands », bien qu’elle ait déjà fait plusieurs courses dans des véhicules plus petits.
Le rangement s’est fait comme l’installation, avec beaucoup de bénévoles du canton, jeunes ou moins jeunes, y compris quelques bénévoles qui avaient répondu à l’appel aux bonnes volontés lancé sur facebook par JA 70. Des Jeunes Agriculteurs sont décidément fidèles à leur mission d’animation du territoire.
LD