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Élevage laitier / Les producteurs de lait de l’Association des Producteurs Milleret ont tenu leur assemblée générale le 19 mai à Velesmes. Un moment important pour les éleveurs, alors que leur contrat signé en 2011 expire cette année et qu’un nouveau contrat est en passe d’être validé par les deux parties.

Le contrat liant les producteurs de lait à l’entreprise Milleret est en voie de finalisation. Voilà plus de 18 mois que les administrateurs de l’Association des Producteurs Milleret (APM) y travaillent. Cette association a été reconnue comme organisation de producteurs (OP) en septembre 2013, il lui est possible à ce titre de négocier collectivement du prix du lait.

L’apparition du prix B
Et la négociation n’est pas facile. Non pas que les parties ne jouent pas le jeu : les rencontres régulières énumérées par Christophe Bredelet dans son rapport d’activité se passent plutôt dans une ambiance respectueuse. Mais comme le reconnaît Denis Milleret, elles se sont aussi tenues au cours de « deux années très difficiles pour les producteurs sur le prix du lait ». Et si les perspectives pour l’année en cours sont moins catastrophiques, on devrait seulement « retrouver les perspectives de prix de 2015 ». Premier changement important pour les producteurs Milleret : l’apparition d’une partie de lait livré à un prix « beurre-poudre », aussi appelé volume B, qui devrait représenter 5 % de l’actuel volume contractuel. Un système présenté lors du huis clos avec son mécanisme destiné d’une part à contrôler les volumes, d’autre part à favoriser la production de lait d’été. Pour ceux qui produisaient sous leur quotas et pour les « très réguliers », l’impact sera très faible. Pour les autres, il va falloir en tenir compte pour optimiser son prix de lait : répartir les vêlages sur l’année, contrôler les pics de lactation.

La loi Sapin et ses implications
Autre nouveauté, obligatoire cette fois-ci depuis l’adoption de la loi Sapin 2 en décembre dernier : l’inclusion dans le contrat de “références à des indicateurs” de coûts de production et de valorisation réelle de l’entreprise. Le prix sera donc indexé d’une part à l’indice Ipampa qui témoigne de l’évolution des charges de production, d’autre part à un indice de l’Insee qui donne une idée de l’évolution des marchés des pâtes molles. Reste à trouver comment définir un prix du lait juste. Ce qui est sûr, c’est que la formule précédente basée sur des comparaisons avec les produits industriels et avec le prix allemand ne fonctionnait pas. Tous les collecteurs de lait s’en sont d’ailleurs détachés en 2016. La nouvelle formule de définition du prix n’est pas encore arrêtée. L’OP souhaite une sécurité pour les producteurs, avec une limite basse à ne jamais franchir : celle des coûts réels de production. De son côté, l’entreprise cherche un mécanisme pour ne pas « se déconnecter de la concurrence » et risquer de perdre de la compétitivité dans une industrie où la matière première représente entre 60 et 70 % du prix de revient du produit. Certes, Milleret a toujours été parmi « les moins mauvais payeurs » reconnaît un éleveur, grâce à un mix produit plus orienté vers les marques, et à une politique d’achat matière première plus humaine et basée sur le long-terme. Reste à savoir quel différentiel est supportable. « On ne tranchera pas en Assemblée générale », indique le président de l’OP Xavier Jarrot, après quelques échanges vifs entre l’assemblée et les représentants de l’entreprise. « On a un conseil, on a un bureau, on leur a toujours fait confiance et on va continuer », résume un JA. Il reste donc un peu de travail pour finaliser le contrat, qui doit être signé avant le 1er juillet prochain.

LD

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