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Syndicalisme / L’Assemblée Générale de la FDSEA et de la FDPL s’est tenue le 7 février à Noidans les Vesoul. Les agriculteurs ont fait le bilan d’une année où l’action syndicale a été particulièrement variée, entre le partage toujours aussi inégal de la valeur ajoutée, les zones vulnérables et défavorisées, ou encore les couacs de l’Administration.

L’année 2016 n’aura vraiment pas été de tout repos pour le syndicalisme majoritaire en Haute-Saône. Entre la dégringolade des prix qui a provoqué la situation catastrophique d’un grand nombre d’exploitations, et les divers zonages qui sont venus fragiliser une filière déjà chancelante, sans compter les attaques médiatiques sur la viande et les phytos, les fronts ont été variés. « Qu’est ce qu’on a fait ? énumère Arnaud Grandidier. La prise en charge des cotisations MSA, c’est un dossier impulsé par la fédé. L’année blanche, on y a travaillé. La zone défavorisée, la zone vulnérable, c’est encore la fédé, avec la chambre. Le FAC, c’était une enveloppe régionale, et si des gars chez nous ne s’étaient pas battus, on n’en aurait pas ramené 75 à 80 % sur le département. » Et de continuer l’énumération.

100 millions d’euros de perte pour la ferme Haute-Saône
C’était donc « une année délicate à tous les niveaux », commence le président de la FDSEA Sylvain Crucerey, qui chiffre la perte pour la ferme Haute-Saône à 100 millions d’euros. Rien n’a été épargné aux agriculteurs, à commencer par le moins maîtrisable : la météo. « Les céréaliers en ont payé le prix à la récolte, les éleveurs en paient le prix aujourd’hui avec du foin de médiocre qualité. » Si les soutiens ont été nombreux, certains partenaires de l’agriculture « ont à se faire tirer l’oreille ». Sylvain Crucerey a cité le Conseil Régional, qui « brillait ce jour-là par son absence », et le président d’Interval Didier Vagnaux a regretté l’inertie de la DDT, qui n’a rien fait depuis l’automne sur la cellule d’urgence voulue par le ministre. Seul Agriconseil agit. « Nous n’avons pas la connaissance de dossier nouveau », se défend le directeur de la DDT. Trop tard, « on ne fait pas venir le médecin le jour de l’enterrement », regrette Thierry Chalmin. Quant à la coopérative Interval, elle est « en train de gérer certains cas hors procédure », vu l’urgence de la situation.

Quelle simplification ?
La fédération des chasseurs a également été interpellée, pour son manque de sérieux dans la gestion du grand gibier. « Monsieur le président de la fédération de chasse, faites-vous respecter ! Je me demande si les UGC ne devraient pas être supprimées, ça ferait un pape de moins dans la paroisse. » Toujours dans les contraintes, le président de la FDSEA n’a pas manqué d’aborder les lourdeurs du dossier PAC. « De plus en plus compliqué ! Regrette-t-il. SNA, zones de bois, ombres, rochers… Nous voulons de la simplification. Ce mot ne serait-il plus dans le dictionnaire de l’administration ? » Pas vraiment à en croire les centaines de courriers reçus dernièrement par l’Administration qui réclamait sans ménagement des trop-perçus parfois importants. Le directeur de la DDT a tenté de se justifier, mais le travail réel que fournissent ses collègues ne suffit pas à rassurer les agriculteurs. « Actuellement nous traitons les anomalies des SNA. Les DPB devraient être traités en avril prochain, avant la mise à disposition de la déclaration PAC 2017. D’ici là, la lettre de fin d’instruction de la PAC 2015 devrait vous être parvenue. » Déjà ?

Spéculation et volatilité
Pour Emmanuel Aebischer, la crise des prix et des rendements se conjugue à une grave crise morale. « Le libéralisme voulu par Bruxelles en est la cause principale, déplore-t-il. Ce libéralisme entraîne spéculation et volatilité, deux armes terribles pour détruire notre profession ». La spéculation « ne profite qu’aux financiers » et augmente les inégalités. Un système qui va jusqu’à « provoquer des émeutes chez les peuples ». Une solution ? « Interdire par la loi la spéculation sur les produits alimentaires ». Quant à la volatilité, elle est l’arme efficace pour nous mettre en doute dans nos exploitations. Récemment, la surproduction mondiale de lait provoquait la chute dramatique des prix. « Aujourd’hui, les producteurs qui étaient payés dans certains pays d’Europe en dessous de 20 cts/L sont payés 34 à 35 ct/L car il manque l’équivalent de la surproduction de 2016 ! » Pour François Attali, qui était l’invité principal de cette assemblée générale, la volatilité est un état avec lequel les agriculteurs devront compter pour longtemps. « Ne faites pas de moyenne ! A-t-il exhorté. Développez des modèles pour pouvoir rester à flot même dans les pires moments ! »
LD

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