fumier

Fertilisation / Les engrais de ferme permettent en effet de couvrir une bonne partie des besoins du maïs fourrage, d’ailleurs plus de 80 % des parcelles de maïs fourrage reçoivent une fumure organique.

La majeure partie de l’azote absorbé par le maïs provient de la minéralisation de l’azote organique rapidement minéralisable des engrais de ferme épandus avant cette culture. Les besoins en azote du maïs s’expriment essentiellement de la mi-juin à fin août. Ils sont en grande partie satisfaits par l’azote des engrais de ferme apportés pendant l’interculture. Il en est de même des besoins en phosphore et en potassium. Le maïs valorise l’azote et les éléments fertilisants contenus dans les engrais de ferme. Sa période de semis permet de disposer de terrains d’épandage libres pour les engrais de ferme stockés pendant l’hiver et le début du printemps.
Tous les types d’engrais de ferme peuvent être épandus avant le maïs à condition de respecter les périodes conseillées pour l’épandage de chaque produit (et de respecter la réglementation sur les épandages !). La principale condition à respecter est de ne pas apporter de doses d’engrais de ferme fournissant des quantités d’azote minéral supérieures aux besoins des maïs.
Les besoins totaux en azote (plante entière) et les exportations en P2O5 et K2O des maïs figurent dans le tableau ci-dessous.
Dans la plupart des situations, la gestion des engrais de ferme sur maïs pourra se faire comme suit, selon qu’on raisonne phosphore et potassium, ou bien azote. Soit via l’apport d’une dose d’engrais de ferme satisfaisant les besoins en phosphore et en potassium du maïs. Prendre en compte l’apport de phosphore d’une éventuelle fumure starter appliquée au semis. Ou bien par épandage d’une dose d’engrais minéral azoté complémentaire de l’azote apporté par l’engrais de ferme. Prendre en compte l’apport d’azote d’une éventuelle fumure starter appliquée au semis. Enfin, on évitera l’apport d’engrais de ferme après un retournement de prairie

Raisonner azote ou phosphore et potassium
Il faut éviter toute application de fumier frais dans les trois mois qui précédent une implantation de maïs car la remobilisation de l’azote du sol mise en jeu pour la dégradation du fumier frais épandu trop près du semis peut nuire à l’installation et à la croissance du maïs (« faim d’azote »).
De plus, il est nécessaire d’appliquer les fientes, les fumiers stockés de volailles, les lisiers de bovins, les lisiers de porcs et les lisiers de volailles le plus près possible du semis, voire après le semis (lisier de porcs ou de volaille sur maïs). Le lisier apporté au stade 6-8 feuilles est très bien valorisé par le maïs. Pour limiter les pertes d’azote (ammoniac) par volatilisation, il est conseillé de l’incorporer dans le sol par binage ou mieux de l’injecter dans l’inter-rang.

Valeur fertilisante des engrais de ferme
Pour l’azote, les effets des engrais de ferme l’année de l’apport dépendent du type d’effluent et de la date d’épandage. Ainsi l’azote apporté par un fumier de bovins épandu au printemps (4 à 5 unités par tonne de produit frais) est valorisé à 30 % par le maïs. Les effets constatés les années suivantes dépendent de la régularité des apports. Les effets d’un retournement de prairies sont à prendre en plus.
Pour le phosphore et le potassium, l’apport des engrais de ferme peut se substituer en partie ou en totalité à l’apport par les engrais minéraux. Par rapport au phosphore minéral, l’efficacité l’année de l’apport du phosphore des engrais de ferme est de l’ordre de 70 % pour les composts de fumier de bovins, 80 % pour les fumiers de bovins, 95 % pour les lisiers et fumiers de porcs. Après un an de présence dans le sol, le phosphore des engrais de ferme a le même effet sur l’enrichissement du sol que les engrais phosphatés solubles dans l’eau. Le potassium contenu dans les engrais de ferme a exactement la même efficacité que celui contenu dans les engrais minéraux. Il aura donc le même rôle que la même quantité de potassium apportée à la même période par un engrais minéral.
Dans un contexte où la recherche de la compétitivité est au cœur des préoccupations des éleveurs, les effluents d’élevage s’avèrent précieux pour maîtriser les charges de fertilisation du maïs fourrage.

Bertrand CARPENTIER (ARVALIS – Institut du végétal)

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