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Prim’Holstein / Intervenant lors de l’AG du syndicat des éleveurs de Prim’Holstein de Franche Comté, Philippe Doublet est venu présenter les stratégies d’autonomie fourragère d’une exploitation de l’Orne qui fait aussi du conseil en alimentation.

La Vache Heureuse. C’est le nom de l’entreprise de conseil en nutrition animale que l’agronome Konrad Schreiber, spécialiste du semis-direct sous couvert, et l’agriculteur ornais Anton Sidler ont montée près d’Alençon. Philippe Doublet connaît bien l’exploitation de 145 ha qui leur sert d’incubatrice à idées. Il est venu lors de l’AG du syndicat des éleveurs de Prim’Holstein présenter un certain nombre de concepts mis en place et généralisable à tous les élevages.

« Nourrir nos 3 ou 4 t de vers de terre par ha »
Un des grands axes de travail sur lequel insiste Philippe Doublet est la conservation des qualités nutritives du sol. C’est une des raisons pour lesquelles il suggère l’ensilage de maïs épi ou maïs rafle. En plus de concentrer l’énergie pour pouvoir affourager davantage de légumineuses en complément, cette technique permet d’enrichir fortement le sol en matière organique. « Il nous faut bien nourrir nos 3 ou 4 tonnes de ver de terre par hectare ! » estime-t-il. Pour cela, il considère comme crucial de vider des rendements importants : « Dix tonnes de maïs grain, ce sont aussi environ 10 t de racines. Plus on augmente les rendements, plus on a de la matière organique dans le sol et de la structure. » L’autre fourrage qu’il suggère d’ensiler est le méteil, ou encore les mélanges de prairies multi-espèces et de méteil. Féverole et pois (40-60 kg chaque), vesce (25 kg), trèfle squarozum de Perse (8kg) et avoine (10 kg). « Les légumineuses apportent l’azote. Quant à la féverole, elle structure le sol et constitue un excellent précédent pour le maïs. » Le plus souvent, Philippe Doublet vise un semis du méteil à l’automne, pour un objectif de rendement de 6t MS par ha. Récolté à 40 % de MS, il est fauché haut, pour récupérer le maximum de feuille et éviter de remonte de la terre. « Quand on parle autonomie, il faut rechercher du volume, mais surtout de la qualité irréprochable ».

Sursemis dans la luzerne
L’exploitation d’Anton Sidler dans l’Orne cherche « à se rapprocher d’un modèle forestier où l’on n’apporte rien », aime à dire Philippe Doublet. La fertilisation des méteils est suivie de près, avec un lisier ou un fumier à l’automne (20 à 30t) et le plus possible du semis direct. La conduite des luzernes en est un bon : luzerne semée à l’automne, « avec le moins de possible de trafic dans les parcelles. Premières et secondes coupes ensilées ou enrubannées, 3ème coupe « pour faire de la paille » : « On laisse monter en fleur, on veut faire de la tige dure pour faire ruminer les vaches. Tant pis pour les feuilles. » La deuxième année, le méteil est sursemé dans la luzerne. Résultat : 18 à 20 t de MS en première coupe avec le méteil. Les années suivantes, on recommence. Pâturage tournant, rotations longues, semis à 30°… Une foule d’idées pas forcément applicables à tous les élevages, mais qui pourront toutes faire naître des solutions innovantes pour augmenter l’autonomie fourragère.

LD

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