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Prix du lait / Comme chaque année, nous publions une simulation de paye de lait sur un livreur moyen haut-saônois pour chacun des collecteurs. Il y a longtemps que le prix du lait n’avait pas baissé dans de telles proportions d’une année à l’autre. Les prix TPC-TQC s’étalent de 323 à 347 €.

La réforme de la politique agricole commune, ou plutôt l’absence de politique agricole commune dans le secteur laitier, n’avait pas encore donné sa pleine mesure. L’année 2015 le prouve : la loi du marché est suicidaire pour la filière laitière, Dans le département, les prix sont en recul selon les laiteries de 13 à 16 %, 12 à 17 % dans le Grand-Est. Contr­­­­­­­­­­­airement à ce qui se passait avant la fin du « prix interpro », les écarts entre entreprises s’accroissent : 24 € en 2015, contre 14€ en 2014. Autre constat : les PME apportent le plus souvent un soutien nettement plus marqué à leurs producteurs.

Les tables rondes pour limiter la casse
Bien sûr il y a eu l’impact positif des tables rondes qui valurent aux producteurs un mieux de 2 à 3 euros. Parfois moins, comme Savencia, ex-Bongrain avec 0,24 €. Et parfois même rien, lorsque l’entreprise n’était pas concernée par les produits retenus. Si elles ont eu un effet favorable, les tables rondes n’en laissent pas moins un petit goût d’inachevé, les producteurs considérant n’avoir pas perçu la totalité de ce que la grande distribution a injecté dans les entreprises par le relèvement de ses prix d’achats.
Les contrats se sont traduits par une dégringolade des prix : baisse des indicateurs de marché des produits industriels, baisse du prix allemand (lié lui aussi aux produits industriels). Côté positif, on compte l’impact de la revalorisation des PGC France (table ronde), et c’est heureux, des ajustements destinés à limiter la casse. Car il faut le souligner, les contrats non seulement ont cette fois été respectés, mais les entreprises sont même allées au-delà avec des « ajustements conjoncturels » positifs. C’est ainsi que pour un prix de contrat voisin de 300 €, certains ont réussi à se hisser à 315 en prix de base (Ermitage, Milleret), voire 325 dans le Grand-Est (Alsace Lait, Triballat). Le système de fixation du prix n’est donc pas représentatif de la valorisation qu’en font les entreprises.

Sodiaal et Lactalis toujours derniers…
La grosse déception est encore une fois du côté des géants nationaux : Sodiaal et Lactalis auront payé respectivement 327 € et 323 € toutes primes confondues, contre 347 € et 342 € chez Ermitage et Milleret. Entre les deux, notre livreur haut-saônois moyen aura touché 331 € chez Pâturages Comtois, à peu près au même niveau que Mulin et Savencia, dont les livreurs ont touché une prime de 20€ sur 2 mois en contrepratie d’une réduction des volumes.
Car le prix est important, mais il ne fait pas tout. Certes en dessous d’un certain seuil correspondant au coût de production (voir nos articles sur Modlait), c’est le revenu du producteur qui est rogné. Mais cette appréciation dépend fortement du contexte de production, de l’impact des charges d’alimentation dans la structure, du poids des charges fixes. Et pour beaucoup de producteurs de lait, il faut en plus d’un prix acceptable une latitude à produire. Dans le département, Ermitage (15 % + 5%) et Aboncourt (20%) se sont positionnées sur un niveau de volume supplémentaire à produire.

Méthodologie : le livreur moyen haut-saônois
Le prix du lait se complexifiant régulièrement quelques précisions sont nécessaires quant aux calculs effectués :
• Les prix TPC-TQC (toutes primes et qualités confondues) ont été obtenues en simulant la paye de lait d’un livreur haut-saônois moyen (chiffres du Labo de Rioz), adhérant au contrôle laitier, et à l’OP le cas échéant.
• Toutes les moyennes annuelles ont été calculées avec la même répartition de livraisons (pondération), soit la moyenne 2012/2013/2014 du Grand Est.
• Tous les prix tiennent compte de la flexibilité lorsqu’elle existe, précisons donc qu’il n’y en a pas chez Milleret, Senagral, Triballat, Aboncourt et l’Ermitage et qu’elle a été en moyenne annuelle d’environ -2.55 €, soit une tranche, chez Sodiaal et Savencia et de – 10.33 € chez Lactalis, soit 4 tranches.
• Le prix de Sodiaal est calculé sur une moyenne mensuelle (hors mois d’août, septembre et octobre) de 90% de volume A et de 10% de volume B.
• Le prix de Savencia intègre la « prime exceptionnelle » de 20 € obtenue par l’OP (APLBG) sur les mois d’octobre à décembre en contrepartie d’une stabilisation des volumes livrés globalement par ses adhérents.
• Le prix de Lactalis prend en compte le « soutien à valoir de Lactalis aux producteurs », soit 17 € d’octobre à décembre.
• Le prix des coopératives ne comprend pas le complément de prix qui pourrait être versé en ce début d’année (Ermitage notamment).

D’après FDPL

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