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Formation / L’Afpasa organise une formation sur les stratégies de production laitière à l’ère des contrats. Une première journée a déjà eu lieu mercredi 13 janvier, les éleveurs étant chacun venus avec leur propre contrat de production. Deux autres journées sont déjà planifiées, des places restent disponibles.

Le marché du lait n’a pas structurellement changé au 1er avril 2015, premier jour de l’ère post-quota ; mais plus que jamais il est nécessaire d’en comprendre les rouages, même en tant que producteur de lait « inféodé » à une laiterie. Les stagiaires de la formation Afpasa qui participaient à la première journée du stage « Produire du lait, quand, comment, combien ? » ont donc commencé par une description des marchés du lait par Marie-Christine Pioche, de la chambre d’agriculture.

Quel contrat dans ma stratégie d’entreprise ?
Chacun des participants avait amené son contrat. Les lignes qu’on lit rarement ont été analysées, et la réflexion s’est poursuivie autour du contrat en lui-même : Quelle stratégie d’entreprise est-ce que je recherche dans mon exploitation ? Ceci étant connu, quels éléments de mon contrat dois-je exploiter pour en tirer le meilleur bénéfice ?
« Un contrat, ce sont d’abord deux contractants, un prix de lait, un volume. » Exit donc l’administration qui jouait le rôle d’arbitre dans les relations commerciales, en permettant à l’exploitant de « détenir » un volume de lait. La seule solution de développement pour les laiteries consistait donc à attirer les volumes en attirant les producteurs. Un arbitrage que l’on peut regretter mais qui ne reviendra pas tel quel. En attendant que la filière trouve un réel équilibre pour concilier production et aménagement du territoire, il revient aux producteurs de s’adapter aux contraintes de leur contrat, et si possible d’en améliorer les contours en s’engageant au sein des Organisations de Producteurs.

La cessibilité en question
Autre sujet abordé : la cessibilité des contrats. Là encore il faut se rappeler que, sans autre condition établie, un contrat n’engage que ses deux contractants. Impossible donc de modifier les clauses d’un contrat (quantité, lieu de collecte, livreur) sans l’accord de son partenaire. Pourtant le marché des contrats, comme il existait un « marché des quotas », s’installe : un tour sur « le bon coin » donne même une idée des prix pratiqués… Les arguments pour ou contre la cessibilité son nombreux. Pour ? Le maintien d’une valeur patrimoniale pour les anciens ; le maintien des volumes à condition que l’échange se fasse à périmètre constant ; la mise en place d’une politique concertée de consolidation des volumes… Contre ? L’inévitable marchandisation qui crée une charge supplémentaire stérile aux exploitations ; la difficulté de mettre au bilan un tel achat ; l’accélération des restructurations (vente au plus offrant)…
Des Organisations de Producteurs ont déjà avancé sur le sujet. L’Association des Producteurs de Lait Livrant à Lactalis dans le Grand-Est (Apllage) a, depuis le 1er décembre, mis en place une cessibilité encadrée, dans le périmètre de l’OP. Après de nombreux débats, il a été défini que les transferts seront réservés aux membres de l’OP, nécessitant la transparence totale avec l’entreprise, et pourront se faire avec découpage du volume. Chez Milleret également l’OP réfléchit à une cessibilité avec découpage, pour contribuer à l’équilibrage des volumes collectés et transformés par l’entreprise.

LD

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