Viande / Vaille que vaille, Franche-Comté élevage (CFE) œuvre pour valoriser au mieux les productions de ses adhérents. Malgré un contexte économique tendu.
Élevage, abattage, découpe, négoce, Franche-Comté élevage (FCE), un groupe omniprésent proche de l’agriculture locale. Cette affirmation fièrement affichée sur un écran à l’occasion de la tenue de sa dernière assemblée générale concerne les vaches allaitantes, les vaches laitières, les comtois, les moutons et les cochons ; et se décline de diverses façons comme pour VF (viande de France) et d’autres signes de qualité tel les labels rouges, et l’agriculture biologique. Ce vendredi 5 juin, le groupe a tenu son assemblée générale à Pirey en présence de Michel Renevier. Plus d’une semaine après la tenue de l’assemblée générale d’Interbev, le président de Franche-Comté élevage est bien conscient que la question économique est le principal enjeu pour la filière viande et particulièrement pour sa coopérative qui œuvre aux côtés des agriculteurs pour valoriser leurs produits et leur région. Cette proximité garantit la valeur de la viande, du départ des animaux des exploitations, jusqu’à la livraison en carcasse.
L’heure est venue de tirer le bilan de 2014. D’emblée, le président évacue d’un revers de la main les analyses qui concernent les moutons et les chevaux. « C’est pour nous une activité marginale. » Concernant les bovins, Franche-Comté élevage constate une stabilité au niveau des vaches allaitantes et une réduction des vaches laitières car se profilait à l’horizon la fin des quotas laitiers. « Donc les éleveurs ont gardé leurs vaches et par ricochet, nous en avons moins collecté. » Du côté des vaches allaitantes, elles partent à l’export pour l’engraissement. « On peut s’en plaindre car les emplois aussi partent ailleurs. De plus, c’est préjudiciable pour la filière mais comme les prix sont déprimés, on peut comprendre ce choix. »
Produits de qualité
Dépression également du côté de la production porcine. Pour la première fois, la coopérative constate une diminution de la production car les prix sont tout le temps bas. Ajoutons aussi l’embargo russe qui prive la filière d’un importateur conséquent au niveau de la viande porcine. Ce qui a également contribué à écraser les prix. Ajoutons en 2014 des cours des intrants plus élevés et des aliments du bétail plus chers. « Mais à Franche-Comté élevage, nous avons une particularité : un aval régional qui permet de valoriser un peu mieux la production régionale mais ça reste insuffisant par rapport aux besoins. » Paradoxalement, de nombreux feux sont au vert : la demande mondiale augmente, le niveau de vie augmente également. « Mais c’est dramatique, nous nous démobilisons et ainsi on paupérise notre filière. »
La finalité de Franche-Comté élevage est de mettre en marché les animaux élevés par les adhérents de Franche-Comté élevage. En veillant à la qualité des produits. Celle-ci passe également par les moyens techniques et humains, c’est pourquoi la coopérative investit continuellement dans de nouveaux outils de production et dans le développement des compétences de ses salariés. Il ne reste plus qu’à passer à la phase de la commercialisation.
C’est pourquoi le niveau de la consommation de viande est suivi à la loupe. Et les signaux, s’ils ne sont pas alarmistes, restent inquiétants. « Nous sommes toujours dans une lente érosion. » Les pratiques en alimentation changent également et les prix sont aussi un frein car la viande bovine est plus chère et la coopérative doit aussi faire face à la problématique du pouvoir d’achat.
« Les lobbies anti-viande se développent même si cela reste marginal. Il y a les défenseurs des animaux et le mouvement végétarien qui se développe ; ce courant de pensée a le vent en poupe. »
De quoi poursuivre impérativement la communication autour de la viande française, et plus particulièrement la viande franc-comtoise pour ne pas laisser ces lobbies occuper seul ce terrain.
Dominique Gouhenant