Septoriose du blé / L’alternance de températures basses et élevées, et les épisodes ponctuels de pluies sont à la faveur des contaminations de septoriose sur les nouvelles feuilles du blé. Selon le niveau de risque, les interventions fongicides doivent être réalisées pour contenir la propagation.
La septoriose est une maladie fongique qui s’attaque aux feuilles en contaminant d’abord les feuilles basses avant de gagner progressivement les étages supérieurs à la faveur des éclaboussures provoquées par les pluies. Après une période de 15 à 20 jours, la maladie se manifeste par des taches de forme ovale ou rectangulaire aux contours assez noirs dans lesquelles on identifie des petits points noirs (les pycnides). Mais c’est après une pluie, alors que les spores viennent de contaminer les feuilles supérieures, que les traitements sont les plus pertinents, soit en préventif du développement de la maladie.
Comment évaluer le risque ?
L’observation du feuillage, même si elle est fastidieuse, est indicatrice d’un niveau de risque. Commencer par les variétés les plus sensibles à la maladie telles qu’Alixan, Pakito, Apache, Sy Moisson, voire Altigo, Orvantis, Orégrain et allez-y. Le seuil de déclenchement d’un traitement est atteint lorsque 20 % des F4 définitives présentent des symptômes, soit la F2 déployée à 2N ou la F3 déployée au stade ‘dernière feuille pointante’. En parallèle, les Outils d’Aide à la Décision (OAD) permettent d’anticiper les risques et d’intervenir au bon moment sur les parcelles. Septo-LIS® est un modèle qui permet de déclencher le premier traitement contre la septoriose. Il tient compte de la sensibilité variétale, de la date de semis, de l’évolution physiologique de la culture et des prévisions météorologiques. Il simule l’évolution de la maladie et prévoit le nombre de jours avant le premier traitement contre la septoriose. Pour les variétés sensibles (type Alixan ou Pakito) et les semis autour du 5 octobre, dans les zones de plaines et vallées de Bourgogne et Franche-Comté, le modèle Septo-LIS® prévoit actuellement le déclenchement du premier traitement au cours de cette semaine 18. Sur les situations plus tardives de plateaux ainsi que pour les semis de fin octobre, l’opération est à prévoir au début de la semaine suivante.
Maximiser l’efficience des traitements fongicides
La réussite d’un traitement fongicide contre les maladies du feuillage dépend avant tout de la bonne adéquation entre la date de traitement (stade de la maladie/stade de la plante), le produit et la dose. Tout aussi importantes sont les conditions climatiques au cours de l’application, voire juste avant et juste après. Pour les fongicides à mode d’action systémique (triazoles, SDHI…) une forte hygrométrie favorise la dilatation des cires épicuticulaires et donc le passage des molécules à travers la cuticule. Par ailleurs, une température comprise entre 12 et 20 °C permet d’accélérer les réactions biochimiques, le transport de sève et donc la circulation de ces molécules dans la plante. Pour des traitements avec des produits de contact (Chlorothalonil), une forte hygrométrie permet d’augmenter le temps d’évaporation des gouttes sur les feuilles. Enfin, il est recommandé de traiter aux périodes de vent nul (tôt le matin ou tard le soir). En effet, un vent fort provoque un phénomène de dérive du produit qui n’atteint pas la cible désirée.
Afin d’assurer une bonne couverture de la cible, il a longtemps été conseillé de traiter avec des volumes de bouillie de 150-200 l/ha. Aujourd’hui, la réduction de ces volumes autour de 50 à 70 l/ha (on parle alors de bas volumes), pour une dose donnée, constitue une étape supplémentaire pour rendre les produits encore plus efficients.
Arvalis – Intstitut du végétal