Livre blanc / En attendant le rapport d’audit sur la contractualisation et l’organisation des producteurs prévu pour le 30 octobre prochain, la FNPL plaide pour la mise en place de contrats collectifs négociés par les organisations de producteurs avec les entreprises.
«Nous voulons construire notre avenir non pas avec des ateliers de 1 000 vaches, mais avec nos 1000 fromages » a déclaré Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), en présentant le Livre blanc que son syndicat a préparé pour affronter dans de bonnes conditions l’après quotas. « Nous voulons garder le maximum de producteurs sur les territoires ainsi que la diversité de nos productions », précise-t-il pour tirer profit autant que possible de toutes les opportunités de marchés. La FNPL fait sienne l’ambition affichée de l’interprofession d’une croissance annuelle de la production de 2 % par an.
Marie-Thérèse Bonneau, la nouvelle première vice-présidente, en charge de l’international, enfonce le clou. « Nous voulons être des acteurs du monde sans quotas, mais un monde sans quotas, ce n’est pas la fin d’une politique laitière ». C’est l’objet du Livre blanc destiné à baliser le cadre nouveau dans lequel s’exerce désormais l’activité des producteurs de lait. Il y est notamment question d’une meilleure gestion de la volatilité des prix au niveau communautaire. Ainsi, l’Observatoire européen des marchés devrait devenir un véritable outil d’alerte et de traitement de crises et non se limiter à un simple constat de la situation du marché. Il y est surtout question d’une contractualisation rénovée. « Nous voulons faire en sorte qu’elle fonctionne correctement et non qu’elle soit un outil de blocage », estime le président. On sait que la FNPL a demandé un audit sur la contractualisation. L’accord donné par le ministre de l’Agriculture vient de se concrétiser par une mission confiée à trois hauts fonctionnaires, Yves Riou, Yves Marchal et Yves Berger, l’ancien directeur d’Interbev, en charge de la coordination. La feuille de route prévoit qu’ils doivent remettre un rapport d’étape le 30 juin prochain et le rapport définitif le 30 octobre.
AOP territoriales
Dans cette perspective, la FNPL insiste pour la mise en place d’indicateurs de marché dans les contrats reconnus par l’ensemble de la filière et dont les modalités de mise en place devraient être discutées au sein de l’interprofession. Surtout, le syndicat se prononce en faveur de contrats de collectifs pour renforcer les organisations de producteurs (OP) et leur pouvoir dans les négociations avec les entreprises. Les coopératives sont également concernées : « le contrat coopératif fait partie de l’audit » insiste Thierry Roquefeuil qui se montre favorable à la remise en cause de la clause d’exclusivité (ou d’apport total) des producteurs vis-à-vis de tous les transformateurs qu’ils soient privés et coopératifs, « La clause d’exclusivité, soit elle disparaît, soit elle fait l’objet de contreparties » parce qu’elle est un obstacle « à la liberté d’entreprendre », poursuit-il. Quant à ces organisations de producteurs, elles devraient pouvoir se regrouper au sein d’associations d’OP non seulement au niveau d’une entreprise mais également à l’échelle territoriale « Nous sommes pour la double adhésion », plaide André Bonnard, le nouveau secrétaire général qui a annoncé qu’il allait prendre son bâton de pèlerin pour décliner sur l’ensemble du territoire le Pacte laitier signé en novembre dernier à Paris.
Objectif : faire en sorte que les différents engagements pris par les différents partenaires (banques, assurances, chambres d’Agriculture, organismes de conseils et de formation…) pour créer un environnement favorable à la production laitière se concrétisent rapidement.