Concours de la race montbéliarde / 40 montbéliardes concourraient cette année à Paris dans le cadre du Salon de l’Agriculture. Le juge Grégory Maillard a désigné Déferlante (Soja JB sur Laval) championne adulte.
C’est dans une ambiance assez survoltée que Grégory Maillard a jugé le concours de la race montbéliarde à Paris, le 22 février dernier. L’éleveur venu du département des Vosges a fait montre de beaucoup de pédagogie pour expliquer ses choix tout au long de l’épreuve, sans hésiter à relater son propre quotidien d’éleveur laitier pour étayer ses propos. Côté pratique, trois techniciens de l’OS assuraient la fluidité des déplacements des animaux sur le ring, tout en détaillant les pedigrees et les performances des prix de section, sans négliger de mettre en valeur les qualités de la montbéliarde !
Comme à l’accoutumée, le concours a débuté avec les « 1er veaux », soit deux sections de primipares. Dans la première de ces sous-sections, Cat Haïda (Urbaniste sur Micmac) au CAT du Sonnenhof dans le Bas-Rhin s’est imposée devant ses contemporaines Hélice (Urocher sur Masolino) et Hotesse (Varenne JB sur Redon). « C’est une génisse très puissante, avec de grandes qualités de mamelle », a détaillé Grégory Maillard, qui devait retenir plus tard cette femelle comme championne jeune du jour. « La qualité de profondeur et la largeur de poitrine de cet animal m’ont tapé dans l’œil… et que dire de cette mamelle ! Elle a de très bonnes attaches… » En section 1B, section un peu plus hétérogène, c’est Goélette (Vigor Jb sur Riparien) du Gaec de la Grange Reine à Chasnans dans le Doubs qui domine. « Une vache avec de grandes qualités de mamelle, des trayons très bien dimensionnés, un support très bien marqué ont fait la différence. »
Puissance et qualités de mamelle
Qualités qui vaudront d’ailleurs à Goélette le prix spécial de meilleure mamelle jeune. « Je suis admiratif devant la qualité de ces quatre mamelles », déclarait le juge au moment de choisir la lauréate parmi les quatre finalistes en lice : Cat Haïda, Goélette, Gentille (Ulcoto sur Masolino) du Gaec des Clarines-Mougin et Fushia (Urocher sur Lautechaux) du Gaec Rerat. « Tous les ans ça augmente d’un cran ! J’ai choisi celle-ci [Goélette NDA] pour la qualité de ses attaches, haute et large à l’arrière, la qualité du support, un ligament qui fait très bien son travail et surtout… l’absence de volume. »
Parmi les jeunes vaches en seconde lactation, Fantastique (Triomphe sur Pernan) au Gaec de l’Ormanchère à Chazelles sur Lyon remporte le 1er prix de sa section 2A « quand on voit cette section, on comprend pourquoi notre montbéliarde est tellement recherchée, y compris à l’international : quelle qualité, quelle puissance dans ces génisses ! Les efforts de sélection sur la profondeur et la largeur de poitrine commencent à payer. Cette jeune vache [Fantastique] montre beaucoup de puissance, et de qualités dans les aplombs, ainsi qu’une superbe mamelle. » En 2B Fushia (Urocher sur Lautechaux), du Gaec Rerat à Randevillers dans le Doubs cumule premier prix et meilleure mamelle. « Elle est très puissante, avec de très bonnes dimensions de poitrine, beaucoup de qualités de mamelles. La différence avec les suivantes s’est faite sur la qualité des trayons. » Mathieu et Anaïs Rerat ont été récompensés cette année par le challenge national de l’OS « c’est un prix qui distingue un élevage pour son niveau génétique en tenant compte de la variabilité », détaille Cédric Fourcade, technicien à l’OS.
Ergolis, meilleure mamelle adulte
Place aux sections adultes. Parmi les “troisièmes lactation”, la section la plus fournie, c’est Ergolis (Oxalin sur Micmac) au Gaec la Grange Redy Chabod à La Chaux qui s’impose, aussi bien en mamelle qu’en morphologie. « Admirez cette vache, que de qualités dans son dessus, ses profondeurs, et sa mamelle… je l’ai d’ailleurs retenue meilleure mamelle de section : elle possède d’excellentes attaches et un ligament qui fait très bien son travail. » Deuxième place pour Fougue (Urbaniste sur Micmac) du Gaec Besançon « ce sont de toutes petites différences qui séparent les deux animaux… » reconnaît le juge. Ergolis sera un peu plus tard choisie comme meilleure mamelle adulte. « Des trayons idéalement placés ! »
C’est parmi les vaches en quatrième lactation que le juge trouvera la championne adulte, le prix spécial le plus convoité : Déferlante (Soja Jb sur Laval) au Gaec Charton à Grande Rivière dans le Jura. Celle-ci domine d’abord sa section « par sa coquetterie, la qualité dans les profondeurs et la mamelle, ainsi qu’un très bon dessus et de très bons membres… », détaille Grégory Maillard en la désignant aussi meilleure mamelle de section. En finale, face à Ergolis, Calotte (Papayou sur Induvi) chez Patrick Detouillon et Alalée (Micmac sur Induvi) du Gaec du Petit Pont, elle fait la différence avec ses qualités de membre. « Beaucoup de puissance, de solidité dans les aplombs, une excellente mamelle. »
Alexandre Coronel