Orges d’hiver / Les conditions météorologiques de ces derniers jours marqués par des orages successifs n’ont pas permis le démarrage des moissons. Mais physiologiquement parlant, les épis des orges d’hiver sont mûrs, et les prévisions de rendement plutôt optimistes.
Moins précoce qu’en 2020, après un mois de mai frais, la maturité physiologique des escourgeons a été atteinte dans la région. Désormais les céréaliers attendent le créneau météorologique favorable propice pour débuter une récolte qui s’annonce sous de bons auspices. Le tour de plaine réalisé la semaine dernière dans le cadre du suivi de la filière brassicole régionale livre quelques premières informations de terrains. « Nous avons visité une douzaine de parcelles dans huit exploitations engagées dans la production d’orge de brasserie, en agriculture biologique, en Haute-Saône et dans le Jura », explique Patrice Cote, technicien à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône en charge de ce dossier. Une centaine d’hectares d’orge de brasserie ont effectivement été implantés à l’automne dernier, essentiellement avec la variété “salamandre”, compte tenu des bons retours obtenus lors des essais régionaux : la récolte, une fois maltée en Belgique, permettra d’approvisionner les microbrasseries de la région en malt local, tracé, le tout avec l’appui d’Interbio. « Dans l’ensemble les cultures sont très prometteuses : nous avons estimé les rendements dans une fourchette de 25 à 35 q, éventuellement jusqu’à 40 q pour les meilleures, ce qui est plutôt élevé en bio. » poursuit le technicien. Premier enseignement de ce tour de plaine, les conséquences de l’épisode de gel tardif sont assez limitées. « On observe de petites traces de gel, principalement visuelles… dans la zone au sud de Gray, il manque trois ou quatre grains par épi. » Autre bonne nouvelle, les conditions humides et chaudes n’ont pas favorisé les maladies fongiques à outrance. « En tout cas, visuellement, ça reste propre : il faudra néanmoins attendre les résultats des analyses après la moisson pour vérifier que les teneurs en mycotoxines restent en dessous des seuils. »
En attente de résultats
Si les conditions météorologiques ont été favorables au bon remplissage des grains, avec une alimentation hydrique suffisante durant tout le cycle végétatif, la gestion de la concurrence adventice a pu çà et là limiter le potentiel. « Alors que les dicotylédones ont été plutôt bien maîtrisées, les graminées d’automne notamment, vulpins, ray-grass… sont préoccupantes dans certaines situations, et ont concurrencé directement les céréales pour l’azote. Ce n’est pas une généralité car d’autres parcelles sont super propres… » Une situation, d’ailleurs, qui n’est pas spécifique à l’agriculture biologique cette année. Reste qu’il faudra attendre la moisson et les analyses consécutives pour être fixés sur les paramètres brassicoles déterminants que sont le taux de protéines, le calibre, ainsi que les teneurs en mycotoxines.
AC