Prédation sur troupeaux / Depuis le 8 janvier, plusieurs attaques de prédateur ont eu lieu sur des troupes ovines, dans un périmètre assez restreint au nord de Port-sur-Saône : Arbecey, Breurey-lès-Faverney, puis Fleurey-lès-Faverney. Un mode opératoire qui fait penser à des attaques de loup… mais l’expertise technique par les agents de l’OFB est encore en cours.
Les éleveurs du secteur de Faverney sont sur le qui-vive… Une inquiétante série d’attaques de prédateurs sur des troupes ovines (trois dénombrées en six jours) fait réapparaître la crainte de la présence d’un loup, alors que la série d’attaques du mois d’août dernier, du côté de Fougerolles et du Val d’Ajol, est encore dans tous les esprits. Premier touché, dans la nuit du 7 au 8 janvier, Emile Billy. « J’ai été prévenu par quelqu’un qui était passé près de la pâture où l’attaque avait eu lieu, entre Arbecey et Aboncourt, où j’avais 28 brebis gestantes : 21 avaient été tuées et nous avons dû en faire euthanasier deux. C’est un coup dur pour mon élevage. Je ne sais pas si les brebis survivantes ne vont pas avorter à cause du stress. C’est déjà assez difficile de vivre d’une production ovine… J’essaie de valoriser les communaux, les vaines pâtures, et rentrer les animaux en bâtiment tous les soirs pour les mettre à l’abri du prédateur n’est pas évident. »
38 animaux tués
La nuit suivante, cinq ovins ont été attaqués sur une parcelle à Breurey-les-Faverney à une dizaine de kilomètres de là, non loin de Port-sur-Saône. Enfin, du 11 au 12 janvier une troisième attaque se produisait sur une petite troupe de 10 brebis, dont 8 sont mortes sous les dents du prédateur. Au total on dénombre donc à ce jour 38 victimes, sur un périmètre d’une vingtaine de km. Le mode opératoire (égorgement et prélèvement de gigot) évoque celui du loup… Pour la FDSEA, qui a activé le processus d’expertise par les services de l’Etat – en l’occurrence les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) – il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, mais il y a néanmoins une certaine urgence à être fixé sur l’origine de ses attaques. « Selon les résultats de l’expertise, les conséquences sont différentes, explique Alexandre Lacroix, le directeur-adjoint de la structure : si c’est un loup, il faudra déployer des mesures de protection spécifiques, telles que prévues par le cadre réglementaire. Si c’est un chien errant, il sera simplement abattu. Les éleveurs concernés attendent aussi impatiemment cette expertise, qui permet d’enclencher le processus d’indemnisation des pertes. »
Du côté de la préfecture, un communiqué daté du 8 janvier précise « à ce stade, les caractéristiques de la prédation constatée n’ont pas permis de conclure à la responsabilité du loup, ni d’exclure celle de chiens errants. » n
AC