Elevage laitier / Après une interruption du 17 mars au 4 mai lié au confinement général, les pesées de lait reprennent en Franche-Comté. Outre leur intérêt pour le pilotage technico-économique de l’exploitation, notamment via les conseils de rationnement, les données collectées alimentent aussi les modèles d’évaluation génétique des animaux.
Depuis le 4 mai, les pesées de lait en élevage ont repris en Franche-Comté, après une interruption de sept semaines, à la suite des mesures de confinement général décrétée par le gouvernement, face à l’épidémie de covid-19. « Pendant cette période, les contrôles réalisés par les éleveurs en auto-contrôle, et ceux équipés de compteurs à lait et de préleveurs en ferme agréés, se sont poursuivis. Et depuis le 8 avril le contrôle des élevages équipés de robot de traite a également pu reprendre avec l’accord de l’éleveur », relate Honorine Adam, de Haute-Saône Conseil Elevage. « Mais pour les autres élevages, dont la dernière pesée a eu lieu fin février, l’écart est de plus de deux mois. Cela reste néanmoins un intervalle compatible avec le protocole officiel du contrôle de performance pour qualifier les lactations. Nous avons organisé le planning de reprise des pesées en priorisant les élevages pour lesquels cette collecte de donnée était la plus urgente. »
Suivre les livraisons de lait
Outre les conseils dispensés par les techniciens des entreprises de conseil en élevage, notamment pour valoriser pleinement la ration distribuée aux animaux en la complémentant judicieusement, ainsi que pour suivre les
livraisons de lait en ce contexte de limitation des volumes pour certains, rappelons ici que le contrôle de performances permet aussi de collecter et d’enregistrer les performances des animaux de la base de sélection. Les données collectées, qui décrivent le phénotype des vaches permettent de calculer, à l’aide d’un modèle animal intégrant effets directs et effets
maternels, la valeur génétique de chaque animal de la base de sélection. La valeur génétique de chaque animal reproducteur est diffusée sous forme d’index. Ces index sont utilisés à des fins de sélection au sein des élevages et des outils du schéma de sélection (station d’évaluation, insémination,…).
Des équipements de protection adaptés
« La reprise a eu lieu dans des conditions normales, et nos agents sont munis d’équipements de protection spécifiques, qui leur permettent d’effectuer leur travail dans de bonnes conditions de sécurité et de respecter les mesures préconisées pour éviter la propagation du covid-19, poursuit Honorine Adam : ils sont revêtus d’une chasuble jetable – car le respect des distances n’est pas toujours simple dans un espace aussi réduit que la fosse de la salle de traite, munis d’un masque et d’une visière de protection du visage, de gants, ainsi que de gel hydroalcoolique pour pouvoir se désinfecter les mains quand c’est nécessaire. »
Même son de cloche chez Eva Jura qui rappelle dans un communiqué « en ferme, il est indispensable de continuer à respecter la distanciation pour les
activités des inséminateurs. Si l’intervention ne permet pas d’assurer la distanciation sociale, comme c’est le cas en salle de traite ou lors de prélèvements de biopsie par exemple ou encore dans des bureaux étroits, le salarié et l’éleveur devront porter un masque de protection », précise le président Nicolas Perrodin.
Côté conseil, c’est le canal téléphonique qui a été utilisé jusqu’alors. Les appuis techniques en présence des éleveurs vont reprendre très prochainement. « Nous mettons tout en œuvre afin que les services que vous attendez de Conseil Élevage soient au rendez-vous : un suivi technico-économique performant et des résultats officiels de vos vaches qualifiés. », résume Régis Brepson, vice-président de Geniatest et responsable de la
commission Conseil en élevage. Dans un autre registre, celui de l’indexation morphologique des animaux, signalons que les activités de pointage ont
également repris la semaine dernière, toujours avec le souci de respecter les préconisations en matière de prévention de l’épidémie de coronavirus.
Au niveau du laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières de Rioz,
enfin, l’activité remonte en puissance. « Nous avons eu un peu de mal à obtenir des masques, qui ne sont arrivés que la semaine dernière, explique Jean-Marie Chaudot, le directeur du LIAL. Mais le nombre d’analyses réalisées revient progressivement à la normalité : c’est déjà quasiment le cas pour les analyses de contrôle laitier, mis à part la recherche des butyriques, des E. coli et des résidus d’inhibiteurs dont la fréquence reste
inférieure au protocole standard. Avec la réouverture des écoles, nous aurons dans les prochaines semaines de nouveaux plus de personnels disponibles, qui étaient jusqu’alors en garde d’enfants. »
Alexandre Coronel