Conférence agricole départementale / Conversions et installations en agriculture biologique, production d’énergie, circuits courts… témoignent des profonds changements à l’œuvre dans le paysage agricole départemental, changements que le Conseil général est déterminé à accompagner.

Une fois de plus, la sécheresse estivale a durement touché le département, même si par rapport à 2018 les dégâts sont plus circonscrits. Un peu plus d’une centaine de communes du secteur de Jussey entrent dans les critères de reconnaissance de catastrophe naturelle, et le département a débloqué des fonds pour des aides exceptionnelles. Le bilan provisoire de la consommation des aides 2018 faisant apparaître un reliquat de 37% du montant de 623 000 € accordé par le département et la région, une demande de réaffectation de ce crédit sur les 104 communes a été effectuée, mais elle se heurte pour l’instant à des logiques régionales différentes. Suite à la sécheresse de 2018 les modalités d’intervention incluses dans le PDR Franche-Comté 2014-2020 ont été adaptée, avec une ouverture aux bâtiments de stockage dans le premier appel à projet et aux silos d’ensilage ainsi qu’aux ouvrages de la récupération d’eau pour abreuvement dans le cadre du deuxième appel à projets. « Les prairies ont bien reverdi cet automne, s’est réjouit Yves Krattinger, président du conseil départemental de Haute-Saône, à l’occasion de la conférence départementale du 3 décembre dernier : j’espère que cette prolongation de la saison de pâturage a pu atténuer un peu les effets de la sécheresse. » Si les représentants du monde agricole n’ont pas manqué l’occasion de souligner l’état d’abattement moral dans lequel se trouvent les agriculteurs, confrontés à des campagnes de dénigrement dans les médias et sur les réseaux sociaux, la conférence a aussi permis de braquer les projecteurs sur des dossiers plus encourageants.

Bio : la course en tête
Ainsi les chiffres de l’installation présentés par Gérald Pichot, président des JA, illustrent la belle dynamique de l’agriculture biologique en Haute-Saône, avec cette année près de 40% des dossiers d’installation, et une vague de conversions qui se poursuit. « La Haute-Saône est de loin le département qui progresse le plus vite en bio en Bourgogne Franche-Comté », a confirmé le président Chalmin. L’organisation d’un rendez-vous Tech&Bio sur la commune de Villers Paters l’an prochain mettra en valeur la technicité et l’innovation, notamment dans le domaine de l’élevage, de ce mode de production. « Il y aura aussi un volet communication en direction du grand public. »

Agrilocal, photovoltaïque et méthanisation
Autre sujet de satisfaction, la montée en puissance du dispositif agrilocal, une plate-forme internet de mise en relation des gestionnaires d’établissements publics avec des fournisseurs agricoles. « C’est un vrai succès, a assuré le président Krattinger : ce qu’il nous faut maintenant, c’est franchir le cap de la massification, avec des collectivités capables de formuler des appels sur plusieurs années, avec des volumes conséquents, pour inciter les agriculteurs à investir dans des outils de transformation adaptés. » Enfin, carte à l’appui, on a pu voir que l’installations de production d’énergie à la ferme poursuivent leur développement sur le territoire, répondant ainsi à des impératifs sociétaux d’énergie “verte”. « Avec l’extension de la zone vulnérable, les méthaniseurs peuvent aussi permettre de répondre à des besoins de mise aux normes, et éviter d’ajouter des fosses en bout de bâtiment. », a souligné Emmanuel Aebischer, le président de la FDSEA.

AC

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