Montbéliarde prestige 2019 / C’est une vache venue de Haute-Loire qui a remporté cette année le titre suprême de grande championne lors du Montbéliarde prestige : il s’agit de Lunedemiel (Hallez sur Micmac) au Gaec du Pivert à St-Pal-en-Chalencon (Haute-Loire). Galaxie (Urbaniste sur Micmac) aux Gaecs Vivieroche & Gutknecht s’est illustrée en remportant le prix de championnat adulte.
C’est un juge tout en sobriété et retenue, éleveur vosgien, Grégory Maillard, assisté d’un ringman venu de Suisse, Eric Gerber, qui a officié lors de l’édition 2019 du concours « montbéliard prestige ». Ce concours réputé a permis à un public de près de 5 000 passionnés de se retrouver à Micropolis les 29 et 30 mai dernier.
193 vaches, emmenées par quelque 120 exposants de toute la France étaient là pour illustrer le travail de sélection conduit par des générations d’éleveurs. Deux journées n’ont pas été de trop pour départager la vingtaine de sections et sous sections et attribuer les prix spéciaux, dont ceux de la catégorie Senior. Cette récente catégorie, instaurée en 2017, réunit les vaches ayant terminé au moins quatre lactations. « Les résultats annuels de Conseil élevage au niveau national font apparaître plus de 9 000 montbéliardes en 8ème lactation et plus : c’est un record, bien loin devant la holstein qui représente pourtant les deux tiers des vaches laitières en France. Cette capacité à vieillir et restant productive et en bonne santé, c’est un atout économique de poids qu’il faut mettre en avant. », explique Cédric Fourcade, technicien à Montbéliarde Association. Le prix de meilleure carrière sanctionne justement cette aptitude, en combinant des critères de longévité, de productivité, de fertilité, et la morphologie générale. Cette année c’est Fany (Triomphe sur Joueur sur Bois Levin) au Gaec Elevage Morel à La Goutelle dans le Puy-de-Dôme qui a remporté le titre.
Fany, meilleure carrière 2019
Dans cette catégorie Sénior, une vache venue de Haute-Savoie s’est imposée haut la main, avant d’être aussi distinguée par le prix de Grande championne réserve : il s’agit d’Hollywood (Ulemo sur Confetti sur Oxalin) au Gaec les Chardonnerets à Frangy. « Une vache exceptionnelle, par sa ligne de dessus tendue, son bassin très bien éclaté et parfaitement incliné. La qualité de la mamelle a fait la différence, en particulier le trayon très bien dimensionné et idéalement placé. » Le prix de meilleure mamelle revient à Givrine (Unchoix sur Lasers Ms) au Gaec des Prés Joly à Les Plains et Grands Essarts, dans le Doubs. Elle aussi illustre à sa manière la longévité de la montbéliarde, puisqu’elle s’est aussi imposée pour le titre de super mamelle, devant toutes ses benjamines. « Une irrigation exceptionnelle, de très bonnes dimensions de trayon, une attache arrière haute et large, et un support qui fait très bien son travail. », a détaillé le juge.
Galaxie, toute en puissance et en élégance
Parmi les vaches adultes, c’est Galaxie (Urbaniste sur Micmac sur Gardian) copropriété des Gaecs haut-saônois Vivieroche & Gutknecht qui a remporté le titre de championne. « Une vache avec beaucoup de caractère, mais elle a été menée d’une main de maître. C’est une vache toute en puissance et toute en élégance. Mais c’est aussi la qualité de sa mamelle par rapport à l’animal que j’ai mis en réserve qui a fait la différence. » Prix de réserve de championnat qui revient à une vache jurassienne : Ionaf (Flash jb sur Triomphe) au Gaec Blondet à Chilly-sur-Salins.
Jupline (Fusionnel sur Solstice sur TI) chez Maire Amiot Pascal à Pierrontaine-les-Varans dans le Doubs est sacrée meilleure mamelle adulte. « Admirez l’absence de volume. Son attache est haute et va loin devant. Son attache arrière est très haute et très large ! » a clamé le juge.
Ladine, meilleure mamelle jeune
La championne jeune 2019, Lunedemiel (Hallez sur Micmac) appartient au Gaec du Pivert à St-Pal-en-Chalencon (Haute-Loire). En 2018 elle avait remporté les titres de championne espoir et grande championne réserve. Le juge distingue ses qualités exceptionnelles : « Ce que je recherche, c’est le début de la puissance de la vache de la vache adulte mais aussi de la jeunesse et de la féminité. Quand on est éleveur, on ne peut qu’être
impressionné par cet animal. Cette vache allie la puissance de son avant-main à sa profondeur et sa largeur. » Ce sera d’ailleurs elle que le juge retiendra finalement comme grande championne de cette édition. Sa réserve Latine (Helux sur Redon sur Sonneur) appartient à Vernerey Jean-Baptiste de Grandfontaine-sur-Creuse (Doubs). Pour le titre de meilleure mamelle de cette catégorie, on retrouve une vache quasi-homonyme, du même département : Ladine (Hilebo sur Masolino sur Faucon) au Gaec Mauvais PCG de Maîche. « On espère le moins de volume possible et les meilleures attaches possible. Elle a une attache avant qui va très loin devant sur l’abdomen et que dire de l’attache arrière qui est très haute et très large. Elle a un support qui fait très bien son travail avec un excellent équilibre. », assure le juge.
Du côté des Espoir, Grégory Maillard a fini par retenir une vache du Jura, Lillyallen (Helux sur Urocher sur Redon) chez Royet Cédric, de Cerniebaud, pour le titre de championne. « Ce n’est pas la plus tape-à-l’œil, mais elle n’a pas de défauts : c’est une vache montante, très bien posée sur ses aplombs, avec de plus d’excellentes qualités de mamelle. » Le titre de meilleure mamelle espoir revient à CAT Maeva (Istapic sur Urbaniste) au CAT du Sonnenhof à Bischwiller dans le Bas-Rhin : « La différence s’est faite sur l’absence de volume. Quelle attache avant, on a l’impression qu’elle ne s’arrête pas ! Elle a aussi de grandes qualités dans l’attache arrière et un ligament qui fait très bien son travail. ».
Le lot du 25-90 domine
Le lot présenté par les éleveurs de la section du Doubs-Territoire de Belfort a remporté le challenge des territoires. « Un lot très homogène, avec des bassins très solides et de superbes blocs arrière ! », explique le juge, en désignant second le lot présenté par les éleveurs du Jura « un lot qui présentait beaucoup de fraîcheur et aussi de très belles mamelles ». Enfin Thomas Pernet, du Jura s’est imposé comme meilleur meneur de cette édition « Il était en parfaite harmonie avec son animal, avec un placement toujours proche de la perfection », selon Maxime Chapuis, qui a arbitré le concours des meneurs.
Textes et photos : Alexandre Coronel et Dominique Gouhenant