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Lait / Les producteurs sont préoccupés par la chute des prix, tandis que la sécheresse risque de peser durement sur les coûts de production des éleveurs. L’esprit des EGA semble parfois loin, alors que la loi qui en est issue va retrouver le chemin de l’Assemblée.

La production laitière en France est faible : en dessous de la moyenne quinquennale depuis le début de l’année, et même fréquemment en dessous de l’an passé sur une bonne partie du temps depuis le second trimestre (voir graphe ci-contre). Par ailleurs, les marchés internationaux ont tiré les produits industriels vers le haut. Depuis janvier, le lactosérum a pris 25 %, le beurre 23 %, la poudre maigre 14 %, la poudre grasse
6 %, le Cheddar 8 %, l’Edam 4 %, l’Emmental 3 %… De quoi redonner des couleurs au prix du lait, dont rappelons-le, nous exportons 25 % de notre production à l’échelle nationale (15 % en Europe, 10 % dans le reste du monde). Quant à la part destinée au marché intérieur, sa valorisation est elle aussi destinée à s’accroître, si la montagne des Etats Généraux de l’Agriculture (EGA) n’accouche pas d’une souris.

Les indicateurs en hausse, mais le prix s’essouffle
Les indicateurs sont donc en hausse. Leur répercussion sur le prix du lait se traduit d’ailleurs par un indicateur « F1 » largement positif. D’ailleurs en Haute-Saône sur les 9 premiers mois de l’année, le prix au producteur tourne entre 345 et 355 €, toutes primes confondues, à qualité moyenne. Le prix 2018 sera vraisemblablement en hausse par rapport à 2017, mais pas encore à la hauteur de ce que les producteurs attendent. En effet, si les EGA ont abouti au vœu de la construction d’un prix du lait « en marche avant », c’est-à-dire en partant des coûts de production des éleveurs. « L’évidence [de ce principe] est telle que tous les syndicats ont porté la même demande », rappelle Thomas Debrix, responsable communication des JA nationaux. Mais à l’assemblée, c’est la cacophonie (voir ci-contre). Et après l’été où la sécheresse a été le principal sujet de préoccupation, c’est la question des prix qui revient. « On est loin des niveaux des plans de filières et de l’esprit des Etats généraux de l’alimentation, dénonce Thierry Rocquefeuil, président de la FNPL. On sent bien que le business est en train de reprendre le dessus, tout le monde est en train de trouver des excuses. »

« On entre dans une culture de consolidation des marges »
Si la FNPL continue de vouloir que son plan de filière aboutisse, notamment sur la question de la montée en gamme, elle rappelle que cela ne pourra se faire que si les éleveurs peuvent s’y retrouver financièrement. Les producteurs dénoncent le gel du prix du lait, voire sa baisse. Pourtant la sécheresse qui a touché les gros pays producteurs, menace les disponibilités et devrait donc faire monter les prix. « On entre dans une culture de consolidation des marges, les industriels n’ont pas joué leur survie mais leur embonpoint », analyse André Bonnard, secrétaire général de la FNPL.

LD

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