Sécheresse / La récolte de fourrage aura été catastrophique cette année. La période de sécheresse a commencé mi-juin : depuis, la FDSEA a lancé plusieurs actions pour limiter la casse chez les éleveurs, en attendant les mesures gouvernementales qui devraient suivre de près les déclarations de la Commission lundi dernier.
Les pluies torrentielles de ce printemps ont cessé en Haute-Saône le 12 juin (voir par ailleurs). Immédiatement, les fortes chaleurs ont commencé, donnant aux éleveurs une possibilité (enfin) de faire les foins. Pourtant, la météo a rapidement viré à l’excès inverse, et la profession a dû se mobiliser pour faire prendre la mesure de la situation à ses partenaires.
Mobilisation progressive
C’est à la fin de la récolte d’orge que les agriculteurs ont commencé à s’inquiéter du mauvais temps (« le temps qui dure »). À partir des premiers jours de juillet, la mobilisation a donc été de plus en plus forte :
– 6 juillet : Dans l’éditorial de la Haute-Saône Agricole, Emmanuel Aebischer constatait le potentiel de rendement amputé « de 20 % » ainsi qu’un « frémissement de manque de paille commençant à se faire sentir dans plusieurs zones d’élevages » du département. « La FDSEA reste en alerte et ne manquera pas de réagir afin de combler un éventuel déficit », ajoute-t-il.
– La semaine suivante, les contacts sont donc pris avec les producteurs des départements céréaliers champenois notamment.
– 18 juillet : Lancement de l’opération « paille » sur le réseau FDSEA. L’ordre de grandeur du prix est convenu avec les collègues de la Marne, la quantité est encore à définir, en attente des décisions des acheteurs potentiels.
– 19 juillet : L’état d’alerte est déclaré dans le département, après presque un mois de sec.
– 20 juillet : Communication de l’opération paille dans la Haute-Saône Agricole
– 23 juillet : Le président de la FDSEA Emmanuel Aebischer a amorcé les démarches auprès de la DDT au sujet des SIE (surfaces d’intérêt écologique) : « Normalement, les cultures intermédiaires sont à implanter rapidement après récolte et au plus tard le 10 septembre (ou 13 août si elle est valorisée en SIE PAC). Mais si la sécheresse persiste, tout semis sera voué à l’échec. Il va donc falloir obtenir des garanties de l’administration pour que les agriculteurs ne soient pas pénalisés s’ils n’ont pas effectué le semis dans les temps. »
– 1er août : Lancement par la FDSEA de l’opération « drêches de brasserie », communiquée aux éleveurs de Haute-Saône dans l’éditorial du 10 août, avec un rappel sur l’opération « paille » ouverte à tous.
– 6 août : Tour de plaine organisé par la FDSEA au Gaec Hugueny à Athesans, et au Gaec des Deux Rivières à Villeparois. Rencontre avec les élus, les administrations, et le département.
– 10 août : La FDSEA lance le mot d’ordre de « boycott des semis administratifs », appelant les adhérents à ne pas semer les couverts au 13 août « sauf si les conditions météorologiques permettent leur implantation ».
– 21 août : Rencontre entre le président du conseil départemental et le président de la chambre d’agriculture à l’Hôtel du Département.
– 30 août : la Commission permet aux États d’assouplir les règles de verdissement.
– 3 septembre : Passage des mesures de restriction d’eau en niveau « Crise » en Haute-Saône.
La Haute-Saône plus impactée que ses voisins
L’été n’a donc été de repos ni pour les éleveurs, ni pour leurs représentants. D’autant qu’au niveau régional, les chiffres d’Agreste parus le 20 août montrent que le département est celui les plus touché dans notre nouvelle grande région : le déficit de pousse de l’herbe y est très important sur toute sa moitié Est, important sur la plaine du graylois, et modéré seulement sur une petite partie nord-est, au-dessus d’un court segment reliant Champlitte à Combeaufontaine (voir carte).
La profession a également décidé de communiquer largement dans les médias, « pour favoriser la prise de conscience de nos concitoyens, des responsables politiques et des pouvoirs publics ». Tout l’été les reportages se sont suivis, dans la presse écrite régionale en juillet, sur les ondes régionales (2 passages sur France Bleu et 3 passages sur France 3 région), sur les chaînes de télévision nationales comme le 20 h de France 2 le 23 août au soir, puis un reportage diffusé 4 fois dans la matinale de BFM TV le 27 août (reportage chez M. Bailly à Villefrancon avec Xavier Jarrot). « La communication est un passage obligé et nous l’avons bien compris » résume-t-on à la FDSEA.