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Session chambre / L’actualité agricole aura prédominé sur l’actualité généraliste départementale la semaine dernière. Conférence agricole au siège du Conseil Départemental mercredi, foire de la Sainte-Catherine samedi et session Chambre d’Agriculture entre les deux vendredis. Les sujets ne manquent pas comme les Etats Généraux de l’Alimentation, sujet qui a été au cœur de cette matinée de débats.

Pour les élus qui avaient participé à la conférence agricole au Conseil départemental deux jours avant, les sujets évoqués à cette session ont été pour la grande majorité ceux abordés lors de cette réunion départementale. Pour autant les débats ont été animés et discutés. La présence du début jusqu’à la fin des travaux de madame la Préfète n’y est peut-être pas étrangère. Thierry Chalmin lors d’une allocution brève et concise a balayé les différents dossiers qui sont actuellement sur le feu.

AMEXA, CETA, MERCOSUR,…
L’article 7 du projet de loi de finance de la sécurité sociale de 2018 vise à supprimer la réduction de 7 points de cotisations AMEXA obtenue en 2016 pour la remplacer par une cotisation dégressive dont le taux évoluerait entre 6,5 % et 1,5 % du revenu professionnel jusqu’à 110 % du PASS (env. 43 000 €). « Nous avons sensibilisé nos deux sénateurs qui ont signé un amendement qui a été voté au Sénat. Maintenant, il va falloir que nos deux députés prennent le même chemin » insiste le président de la Chambre d’Agriculture. Sur le CETA/ MERCOSUR qui sont des traités de libre-échange entre groupes de pays. « On ne peut pas dans le même temps faire venir de la viande qui vient d’ailleurs comme le Canada, et encore imposer à l’Agriculture française des normes et restrictions supplémentaires. Au Canada, ils utilisent du Glyphosate, ils peuvent aussi utiliser dans leurs productions 46 molécules interdites en France ! On n’a pas besoin de ça dans nos assiettes. Sur ce sujet, il faut être incisif et pertinent » argumente Thierry Chalmin. Sur les produits de soins aux plantes, Thierry Chalmin plaide pour un contrat de solutions car « d’autres voies sont possibles » et « il est tellement facile d’interdire ! ». Le président de la Chambre expose aussi son mécontentement sur une exposition qui a lieu actuellement à Vesoul sur les pesticides et ses dangers. Mécontentement non pas sur le fond de l’exposé mais sur la forme. En guise d’illustration de cette exposition, la personne qui gère la page facebook de la mairie de Vesoul n’a rien de trouvé de mieux que de publier une image d’un avion qui épand des pesticides. « On ne va pas nous refaire le coup de la vache toute tremblante qui entre dans sa stabulation lors de la crise de la vache folle » s’emporte le président. Voilà qui est dit ! Une exposition pour montrer les efforts des agriculteurs en matière environnementale serait en préparation pour 2018 pour contrecarrer cette exposition.

…Haies, cours d’eau, ICHN
Comment ne pas parler lors d’une session de la problématique récurrente et surtout croissante des haies et des cours d’eau. Sur les cours d’eau, une réunion s’est tenue « pour mieux encadrer la démarche avec la nouvelle salve de 108 communes qui seront cartographiées en 2018 car là il y a eu un dysfonctionnement notoire sur la cartographie des 81 communes en 2017 où plus de 40 journées terrains sont nécessaires pour réaliser le classement des linéaires en cours d’eau ou fossés » juge Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA. Sur les haies une matinée d’information est prévue le 20 décembre à la ferme du lycée à Port. Les élus Chambre veulent la rédaction d’une charte. Sur l’ICHN le président de la Chambre confirme que tout le travail engagé depuis 2 ans est réduit en cendres. La raison invoquée : L’ancien Ministre n’aurait pas envoyé les cartes à l’Europe avant de partir. « L’actuel zonage est conservé jusqu’en 2019. Le nouveau gouvernement veut remettre tout ou une partie en cause. Je ne connais pas la base du travail. Tout le monde est dans le flou » s’exaspère Thierry Chalmin. Sur ce point précis, Emmanuel Aebischer rappelle que l’aide ICHN pour un exploitant laitier c’est 20 € la tonne. Le président de la Chambre souhaite la tenue d’une rencontre avec les élus des Pays et des Communautés de communes pour faire entendre la voix de l’agriculture et des agriculteurs afin de fonder une réflexion commune sur l’importance qu’apporte l’activité agricole aux territoires.

Elections Chambre
Un rapport de la Cour des comptes préconise la suppression du collège des anciens exploitants au sein des Chambres d’agriculture. Chacun s’accorde à dire et à penser de l’intérêt de permettre aux membres de ce collège de s’exprimer pour apporter leur vision de l’agriculture et de faire partager leurs expériences. La présence des anciens exploitants a un intérêt également sur de nombreux sujets spécifiques aux anciens mais qui impactent les actifs d’aujourd’hui (transmission/reprise des fermes, retraites, relations propriétaires/locataires). A la majorité, l’assemblée a voté cette délibération pour que le collège des anciens exploitants ne soit pas supprimé lors des prochaines élections. Tant que nous sommes sur le sujet et que les élections sont programmées (normalement) pour 2019, Thierry Chalmin en a profité pour s’étonner du fait que la confédération paysanne se plaignait les jours précédents dans les colonnes d’un autre journal qu’elle ne possédait qu’un seul élu sur les 45 à la Chambre. Il est bon temps de rappeler que lors des précédentes élections que la confédération paysanne avait fait liste commune avec “Haute-Saône terre de projets” et la coordination rurale, ils ont 4 élus.

Etats généraux de l’Alimentation
L’auditoire a pu profiter de l’intervention d’Aurélie Trouillier de l’APCA qui a fait un point d’étape sur la tenue actuelle des EGA lancés le 20 juillet dernier et qui se termineront avant les fêtes de fin d’année. Les EGA est une mesure annoncée dans le programme d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle. Ils sont pilotés par le ministère de l’Agriculture. Un plan d’investissement de 5 milliards d’euros sera lancé à l’issue de ces EGA. Le Président de la République a rappelé des choses simples et essentielles avant le démarrage des EGA. « Permettre aux paysans de vendre à un prix qui permette de vivre dignement, rouvrir nombre de relations commerciales, certaines dispositions législatives qui depuis plusieurs années ont conduit des filières à beaucoup souffrir, inciter les producteurs à se regrouper dans des organisations de bonne taille, former différemment, transformer certaines filières et accompagner ces changements ». Les EGA se décomposent en 2 chantiers qui regroupent au total 14 ateliers. Le chantier n° 1 est consacré à la création et à la répartition de la valeur et le second à l’alimentation saine, sûre et durable. Le 14 novembre une charte pour confirmer les principaux éléments de consensus du chantier 1 a été signée par 18 entités dont Auchan, Cora, Intermarché, E.Leclerc, Lidl ou les magasins U. Les engagements dans ce document sont pour la partie production agricole « un regroupement dans des OP commerciales et un renforcement des OP tant pour la construction des filières que pour la cohésion des territoires ». Pour la partie coopération agricole, entreprises de l’alimentaire et distribution « un renforcement des interprofessions en travaillant en leur sein à l’adaptation de la production et en complétant leurs moyens actuels par des contributions ciblées ». A suivre…

AL

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