Elevage ovin / Une journée technique ovine était organisée le 17 mai à l’EARL du Coteau d’Hugier, près de Marnay, par la chambre d’agriculture régionale. Parasitisme, alimentation, mortalité… Les sujets abordés ont été variés.
Les éleveurs ovins de Franche-Comté s’étaient donnés rendez-vous à Hugier mercredi dernier, pour une journée technique orientée d’une part sur l’agriculture biologique, d’autre part sur les aspects de mortalité des agneaux. Une quinzaine d’agriculteurs étaient venus échanger, ainsi qu’une trentaine d’élèves de BTS PA de Dannemarie.
Le raide, myopathie « décourageante »
A la tête d’un cheptel de 130 mères, Serge Ballot le chef d’exploitation a un discours pragmatique et direct. Avec des charges alimentaires limitées, une bonne autonomie fourragère et protéique, une valorisation en caissettes ou par l’intermédiaire des bouchers, son atelier tient la route. Une des difficultés qu’il rencontre néanmoins : la mortalité des agneaux. « Mon plus gros souci, c’est la raide », explique-t-il en reconnaissant que c’est parfois « décourageant » tellement les pertes sont importantes et difficilement maîtrisables. Il s’agit d’une myopathie due à « une carence en sélénium et/ou en vitamine E ou à l’excès de lipides insaturés dans l’aliment d’allaitement », d’après la littérature. Mais malgré des compléments alimentaires, une supplémentation en sélénium, rien n’y faisait. Récemment, un apport d’oligoéléments dans l’alimentation maternelle semble avoir limité les pertes, alors que les connaissances actuelles font plutôt état d’une barrière placentaire qui empêcherait le transfert du sélénium. Il reste visiblement des marges de progrès en santé ovine ! Bilan provisoire : une mortalité de 21 %, et une productivité de 1,07 agneaux vendus par brebis.
Le casse-tête des parasites
Un autre problème visiblement partagé par beaucoup d’éleveurs présents : le parasitisme. « Comment faites-vous contre les myiases ? » s’interroge un éleveur ovin conventionnel. Les myiases ovines cutanées sont des parasitoses connues de longue date, attribuées à des mouches comme Lucilia sericata. Elles pondent sur l’animal et la larve se nourrit de l’épiderme du mouton. « Pas facile », reconnaissent les éleveurs bio. En conventionnel, un régulateur de croissance, le dicyclanil (nom commercial Clik) est disponible et permet une protection pendant 16 semaines. En bio, il n’est pas homologué. Quelques pyrethroïdes sont efficaces, et bien sûr le déparasitage est possible, le cahier des charges bio autorisant 3 traitements annuels. Mais la modestie est de mise, tant les facteurs environnementaux sont importants dans les attaques parasitaires. Et l’alimentation ? Les plantes à tanins peuvent avoir une action contre les strongyloses. Il peut s’agir de plantes ligneuses (comme le noisetier, le chêne ou le châtaignier) ou de plantes fourragères et notamment dans la famille des légumineuses (sulla, lotier pédonculé, lotier corniculé, sainfoin) ou des composées (chicorées).
La mortalité des agneaux
Avant de soigner, encore faut-il connaître les symptômes. Odile Bredin, de la chambre d’agriculture du Cher, est venue présenter des pistes pour réduire la mortalité des agneaux. Première étape : bien définir les causes de la mortalité. Une étude nationale existe à ce sujet. En Franche-Comté, le syndicat bio en a confirmé les résultats, avec des mesures effectuées par Lucie Legroux, du syndicat ovin, avec l’aide d’une stagiaire. Une fois établi le diagnostic, l’éleveur doit bien surveiller la tétée du colostrum, sa qualité, prévenir les maladies infectieuses qui sont à l’origine de 14 % de la mortalité avant 60 jours, et bien sûr intervenir à l’agnelage si nécessaire (12 % des agneaux morts en bas-âge sont issus de mises-bas difficiles).
LD