Cuma / La FD Cuma vient de tenir sa dernière assemblée générale : elle fusionne avec ses homologues du Jura et du Doubs pour s’intégrer au RCFC, Réseau des Cuma de Franche-Comté. Le département conservera son animateur mais une gouvernance différente s’installera avec l’élection de référents par régions naturelles.
Ca bouge chez les Cumistes… Entre le 27 et le 29 mars, les trois FD Cuma de Franche-Comté ont tenu chacune de leur côté leur dernière assemblée générale. Tour à tour, elles ont approuvé le projet de fusion au sein du Rassemblement des Cuma de Franche-Comté (RCFC). Pour la Haute-Saône, la journée se tenait à Port-sur-Saône à la ferme du Lycée agricole.
Autonomie ou indépendance
La réflexion a donc abouti à cette réorganisation. « Il ne faut pas confondre autonomie et indépendance », explique le président de la FD Cuma Denis Géhant. L’indépendance sera conservée dans les grandes lignes, notamment avec le maintien des animateurs sur chacun des territoires. Bien entendu, les compétences de chacun seront partagées au besoin sur les autres territoires, mais comme c’était déjà le cas auparavant. Pour la Haute-Saône, ce maintien semblait important pour plusieurs raisons. D’abord, parce que Philippe Mondelet qui officie actuellement pour le département reçoit l’assentiment général des Cumistes. « Nous avons de la chance, se félicite Denis Géhant, car les Cuma ont un degré d’exigence inédit envers Philippe, lequel est toujours à fond pour les projets de chacun. » Ensuite, il se trouve que la situation du département est plutôt meilleure que ce qui se fait ailleurs, avec un animateur pour 56 Cuma, contre parfois plus de 100.
Enfin, et Michel Daguenent le fera remarquer au nom de la chambre d’agriculture, le poste de l’animateur est financé à 80 % par la chambre : « Nous avions une interrogation sur une éventuelle dilution des moyens mis par le département dans un grand pot commun. Il est important au contraire que ces moyens-là continuent de bénéficier aux agriculteurs de Haute-Saône ». Accessoirement, il faudra veiller à ce que le conseil départemental, qui finance en partie le fonctionnement de l’ancienne FD Cuma, continue à le faire dans le futur. « Dans l’économie sociale et solidaire, le département pourra continuer à nous financer pour peu qu’il ait des motivations de le faire », rassure Denis Géhant.
Harmonisation
La fusion sera donc acceptée par l’assemblée générale, le président exhortant à adopter la meilleure solution pour les Cumistes : « Trop souvent les organismes professionnels pensent plus à leur petite survie avant d’apporter des réponses à leurs adhérents », estime-t-il. Harmonisation oblige, les tarifs des cotisations seront revues à la hausse pour les Cuma du département. Dans le Jura et le Doubs, le salarié n’est en effet pas financé par la chambre d’agriculture. Un point également accepté par l’assemblée générale, avec certaines réticences. De fait, les adhérents des Cuma sont aussi divers que les agriculteurs en général. Ainsi la Cuma des Charmes à Palante a-t-elle voté contre cette mesure : « Il faut se rendre compte de l’éclatement de la demande au sein des Cuma, entre les gens qui veulent développer un réseau fort, et ceux qui veulent un service minimaliste », explique Michel Daguenet. « Ça illustre bien la diversité et la pluralité de l’agriculture, acquiesce le président. Ce qui est satisfaisant, c’est de voir qu’ils peuvent se mettre d’accord autour du matériel. »
Quant à la hausse en elle-même, si elle n’est pas négligeable (150€/Cuma), « il faut la relativiser », estime Denis Géhant. « C’est un bon rapport dans la partie “charges de mécanisation”. Et s’il n’y avait que ça pour plomber la ferme haut-saônoise… » Un « investissement pour faire vivre nos Cuma dans le long-terme », conclut Laurent Darosey, qui s’interrogera aussi sur l’utilité des réserves importantes dont disposent les FD Cuma régionales. « Un besoin en fonds de roulement nécessaire, expliquera le président de la FD Cuma du Jura Joël Antoine. Notamment pour faire face aux besoins entre l’arrivée d’une subvention et une embauche. »
« Voir grand localement »
La prochaine étape sera probablement la fusion avec la région Bourgogne, au 1er janvier 2018. Pour Hervé Delacroix, président du RCFC, il faut « tourner la page et avancer ». « Toute l’énergie que l’on consacre à cette réorganisation n’est pas dépensée à autre chose », constate-t-il. Une première réunion s’est déjà tenue en janvier, pour préparer l’acte 2 de la régionalisation. Il faut « voir grand localement », insiste Hervé Delacroix. C’est déjà fait donc au niveau franc- comtois, avec « une seule fédé, donc une seule comptabilité, une seule gouvernance ». Même dans la grande région, si la fusion se fait, les territoires conserveront toujours un animateur attaché à son département d’origine, avec déplacements occasionnels sur tout le territoire en fonction des domaines de compétence.
LD