Agroalimentaire / La fromagerie centenaire de Charcenne prépare activement la construction d’une seconde unité de fabrication de fromages, à côté de la première qui arrivait à saturation. Un investissement stratégique qui va conforter l’emploi local et donner des perspectives aux producteurs laitiers du secteur.
Le contexte sanitaire a conduit les dirigeants de la fromagerie Milleret à reporter de quelques mois les festivités du centenaire de l’entreprise, mais certains projets ne peuvent pas être différés… C’est le cas de la construction d’un second site de production fromagère, à quelques dizaines de mètres du premier. « Actuellement, nous en sommes à la phase administrative, expose Thierry Martin, le directeur général : il reste encore un certain nombre de jalons à franchir et d’autorisations à obtenir avant de pouvoir entamer les travaux. On vise une entrée en production à l’horizon 2024-2025 ».
Un investissement de 30 millions d’euros
Le projet consiste à édifier un nouveau bâtiment de 12 000 m² capable de produire 6 000 tonnes de fromage à pâte molle par an ainsi que de nouveaux produits fromagers. Un investissement de 30 millions d’euros qui a été approuvé par les actionnaires familiaux, sous la présidence de Denis Milleret. « Il s’inscrit dans une logique historique pour notre famille : depuis le premier site de fabrication qu’avait créé mon grand-père en 1921… en passant par la création des bâtiments actuels en 1993, nous n’avons jamais cessé de réinvestir pour moderniser nos installations, les mettre aux normes, nous adapter aux évolutions techniques et à celles du marché. » Or l’usine actuelle approche de la saturation : annuellement, 7 600 tonnes de pâtes molles, 5 300 tonnes d’emmental et 620 tonnes de cancoillotte, y sont fabriquées. La stratégie de miser sur les marques propres, dont les plus connues sont l’ortolan, le Roucoulon et le Charcennay, un éventail de clients équilibré (64 % du chiffre d’affaires en GMS sous marques propres et 21 % sous marques distributeurs, 12 % d’export) se sont révélés judicieux, notamment pour traverser la crise Covid. « Pour poursuivre notre développement, nous avons besoin de place ! » Le choix du site, à côté de l’usine actuelle, répond à plusieurs enjeux : « notre ancrage dans ce village est très fort. Nous sommes très attachés au développement de ce territoire et à son attractivité », expose Denis Milleret. Environ 90 emplois seront ainsi créés pour faire fonctionner la nouvelle unité. « De plus, nous pourrons faire jouer les synergies entre les deux unités, par exemple pour la logistique, le traitement des eaux, les fonctions transverses (service qualité par exemple), ce qui aurait été plus complexe avec des sites éloignés », complète le directeur général.
Des emplois en perspectives
La capacité de production, à terme, sera accrue de 6 000 tonnes par an. « ça ne va pas se faire du jour au lendemain… tempère le président : il va falloir d’abord aller chercher les marchés, mettre en place les nouvelles lignes… Mais ça ouvre des perspectives aussi bien à nos salariés qu’à nos fournisseurs de lait. » Actuellement, la fromagerie Milleret emploie 190 salariés et 40 intérimaires pour un chiffre d’affaires de 75 M€. Elle transforme 77 millions de litres de lait de 155 exploitations, collecté dans un rayon de 25 km
AC