Tech&Bio élevage à Argirey / Plus de 2 300 visiteurs se sont rendus à Villers Pater pour participer à la première journée de Tech&Bio, le 9 septembre dernier.
«On sent de bonnes vibrations ici ! », a lancé Marie-Guite Dufay à la tribune, lors de l’inauguration officielle du salon Tech&Bio, avant d’insister sur la richesse du territoire haut-saônois, ses atouts, et l’intérêt environnemental de la polyculture-élevage restée prédominante. Le petit hameau d’Argirey, dans son écrin de forêts et de prairies, avait quelque chose de bucolique sous le beau soleil automnal. Le bilan de la première journée du salon professionnel Tech&Bio, organisé par le réseau des Chambres d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté, est d’ores et déjà positif. En termes de fréquentation, déjà, avec plus de 2 300 entrées comptabilisées à la mi-journée, un chiffre qui correspond peu ou prou aux attentes du comité d’organisation, compte-tenu des capacités du site, et des précautions sanitaires imposées, en raison de l’épidémie de covid-19. De quoi réjouir aussi la centaine d’exposants qui avaient répondu présent, malgré l’important risque d’annulation qui pesait depuis six mois sur tous les évènements de ce type. Et, au-delà, les responsables politiques et agricoles régionaux se sont tous félicités de la bonne coopération à tous les niveaux qui a permis la tenue de ce tech&bio dédié à l’élevage, en Haute-Saône, en Bourgogne Franche-Comté. Comme l’a souligné Philippe Henry, agriculteur lorrain et président de l’Agence bio « il y a une dynamique de conversion intense au niveau nationale : en surface agricole, c’est l’équivalent de quatre départements français qui sont passés en bio au cours des cinq dernières années. Cette dynamique est portée dans votre région par les départements de Haute-Saône, du Jura et de l’Yonne, et elle accompagne une consommation qui ne faiblit pas. »
Jouer les complémentarités
Mais Tech&Bio n’est pas réservé aux seuls agriculteurs bio ou en conversion. La diversité des visiteurs présents sur le site en témoignait. D’ailleurs, des sujets comme la question du tassement des sols prairiaux et la restauration de leur structure – c’est un exemple – n’intéressent pas que les bio. Christian Barnéoud, pédologue à la Chambre régionale d’agriculture, animait d’ailleurs un atelier sur ce thème, profils culturaux à l’appui. « Nous avons testé à titre de démonstration différents stress mécanique sur cette parcelle de prairies : le passage d’une tonne à lisier pleine, en conditions humide, le pâturage avec un fort chargement, en condition humide également. Et en face, déployé différentes stratégies de restauration du sol, telles que l’utilisation d’un outil mécanique à dent, ou d’une sous-soleuse. »
Dans le domaine de la santé animale, dont les ateliers et les conférences ont été très suivi, on ne peut pas non plus opposer les éleveurs bios – qui utilisent en toute légalité un certain nombre de traitements allopathiques – et les éleveurs conventionnels, qui sont de plus en plus enjoints à réduire l’utilisation de molécules de synthèse, à cause notamment de l’émergence des phénomènes d’antibio-résistance. Idem en santé végétale, où l’expérimentation de techniques alternatives, telles que le désherbage mécanique ou les cultures sous-couverts a été emmenée par des groupes d’agriculteurs biologiques, mais intéresse bien plus largement tous les cultivateurs soucieux d’efficacité technico-économique.
Rendez-vous dans nos colonnes la semaine prochaine pour des comptes-rendus plus détaillés de ces journées tech&bio !
AC