Grandes cultures / Les pluies de la première décade de juin sont arrivées à point nommé, tant pour les cultures d’automne qui terminent leur cycle que pour les cultures de printemps, en pleine phase de croissance.
Il est tombé depuis le 5 juin entre 25 et 60 mm de pluie, selon les zones… des précipitations bienvenues pour les grandes cultures, après le petit coup de chaud de la semaine précédente. « Sur les terrains superficiels, ces pluies sont arrivées à temps pour éviter que le sec ne pénalise les rendements », reconnaît Emeric Courbet, conseiller grandes cultures à la Chambre départementale d’agriculture de Haute-Saône.
Du côté des cultures d’hiver, ainsi, mis à part les parcelles de colza qui avaient été fortement ravagées par les insectes (méligèthes et charançons de la tige), et dont certaines ont été détruites pour implanter une culture de printemps, la situation est globalement saine. « A noter quand même des difficultés de désherbage, en particulier des graminées sur les céréales : les programmes herbicides ont manqué d’efficacité, d’une part à cause de conditions d’application pas toujours optimales, et d’autre part sans doute une érosion d’efficacité des molécules… » Fortement concurrencées sur la nutrition minérale et l’alimentation hydrique, ces cultures très salies
pourraient accuser de sérieux préjudices de rendement. Sur le plan de la pression fongique, en revanche, la situation est très correcte : « la floraison est terminée et le remplissage du grain est en cours : les applications fongicides sont inutiles. » Et la bonne nouvelle de cette semaine, c’est que les pullulations de pucerons constatées dans les blés il y a une dizaine de jours ont été endiguées. « Les auxiliaires ont bien travaillé : la parcelle à suivre qui présentait 55 % d’épis porteurs de pucerons lundi dernier, est maintenant à 15 %. Le risque sur épis est passé, il faut éviter les traitements insecticides pour préserver les auxiliaires, très utiles sur le maïs. », note Emeric Courbet.
Des vivaces difficiles à maîtriser
Mêmes difficultés de maîtrise du désherbage sur les cultures de maïs, avec des tâches de vivaces particulièrement importantes cette année,
notamment du liseron mais aussi chardons, rumex et chiendent. Reste qu’après un départ un peu poussif dû aux conditions fraîches du mois de mai, les semis de maïs sont enfin entrés dans une phase de croissance explosive, boostés par les températures estivales et l’arrivée de la pluie. Ils atteignent le stade 7-8 feuilles. « L’an dernier à cette même période les maïs semés fin avril mesuraient déjà 1,3 mètre : ils avaient profité de la météo orageuse de tout le mois de mai », rappelle le technicien. Plusieurs secteurs ont néanmoins souffert d’importants dégâts de corvidés, qui ont parfois justifié des ressemis.
Autre sujet d’inquiétude, la pyrale, dont des formes adultes – des papillons – ont été piégées dès la semaine dernière, et une première ponte a été retrouvée à Velesmes-Echevanne. « C’est étonnant car cette ponte survient en avance par rapport aux prévisions du modèle d’alerte des premiers vols, basé sur la somme des températures supérieures à 10 °C depuis le 1er janvier. Soit c’est un phénomène isolé, soit le modèle n’est plus adapté et nécessite d’intégrer d’autres paramètres : nous le saurons assez rapidement. Les lâchers de trichogrammes, cet hyménoptère qui parasite les œufs de la pyrale du maïs, sont prévus pour la semaine du 21 au 25 juin. »
AC