Session Chambre / Vendredi dernier se réunissait la session de la chambre d’agriculture. Une session qui a permis de récapituler l’ensemble des actions menées par la chambre consulaire sous l’égide de son président Thierry Chalmin et de son équipe élue maintenant depuis 6 ans.
Un air de fin soufflait lors de cette matinée de travail. Une mandature de 6 années s’achève et se profile une campagne professionnelle car janvier 2019 marquera un nouveau vote des agriculteurs qui éliront leurs représentants à la chambre d’agriculture.
De l’élevage à l’environnement en passant par la communication
Chacun à leur tour les binômes élus et techniciens ont présenté un bilan du travail mené tout au long de cette mandature. Pour l’élevage, d’abord, en commençant par le dossier des abattoirs avec en 2013 l’inauguration de l’abattoir de la Motte à Pusey et la réhabilitation de celui de Luxeuil. La période qui se profile devrait être stable dans le monde de l’abattage haut-saônois. L’IGP Cancoillotte, autre dossier pour lequel six années ne suffisent pas. Fin 2013 au début de la mandature était créée l’association de promotion de la cancoillotte (APC). En 2015, dépôt à l’INAO, en 2017 réception d’une commission d’enquête. L’année 2019 devrait voir l’aboutissement du cahier des charges au niveau français pour une transmission au niveau européen. Un dossier important qui permet d’ancrer un produit à son terroir et à son territoire comme aime à le rappeler Thierry Chalmin. C’est une démarche similaire qui a permis de consolider les productions de Gruyère IGP, de Kirsch AOC, d’Emmental Grand Cru ou de Munster. Autre dossier porté avec succès : celui du Festival de l’élevage qui est l’occasion de rassembler les éleveurs afin de communiquer positivement sur l’agriculture. Il a été organisé à deux reprises en 2013 et 2016 et une troisième édition est prévue pour les 5, 6 et 7 avril 2019. Sans oublier Festiviande, le label Bienvenue à la Ferme, le Dimanche à la Ferme, les rendez-vous du terroir, le concours « Embellissons nos campagnes »…
Dans les dossiers traités, on note aussi la constitution d’un observatoire pour mettre au point des références sur les systèmes d’exploitation mis en œuvre par les éleveurs : il s’agit de la mise en place de la démarche MODLAIT coïncidant avec la fin des quotas, afin de répondre à cette question : comment optimiser sa production par rapport à sa structure d’exploitation mais également par rapport aux besoins de sa laiterie et de la filière ? Sans oublier la modernisation des bâtiments agricoles, et l’accompagnement de près de 600 agriculteurs sur la constitution de leur dossier PAC.
Installation et proximité
Sur le volet installation de 2013 à 2018, les chiffres sont les suivants : 531 cédants rencontrés, 2 466 mises en relation cédants/candidats et 215 installations aidées dont 35 en 2018. Les compétences de la chambre d’agriculture passent aussi par le conseil aux agriculteurs à maîtriser les coûts de production : le volet énergie, le calcul des besoins des parcelles, l’enregistrement des pratiques et le pilotage de la fertilisation, les prairies fleuries, le pôle machinisme avec les CUMA ou encore l’optimisation des marges en grandes cultures. Comment également ne pas évoquer le rôle important que joue une chambre d’agriculture dans le dossier Environnement ente la biodiversité, les MAEC, les pratiques sur les phytos et le programme écophyto ou encore l’élaboration de plans d’action sur les aires d’alimentation des captages. Une chambre consulaire « travaille avec les territoires », précise-t-on encore dans le bilan de mandature : elle limite la consommation des espaces agricoles, elle tisse de nouveaux liens avec les collectivités, elle rédige une charte des circulations agricoles, elle contribue au développement d’actions en faveur de la forêt privée.
Enfin, une chambre d’agriculture développe les circuits de proximité comme ce qui est fait avec la plate-forme pour les cantines des collèges du département, et l’accompagnement de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, la Haute-Saône compte 284 fermes en bio et se place au 11e rang des départements français où la part du bio est la plus importante.
Continuer à répondre sans délai aux multiples interrogations
Le président sortant de la chambre insiste sur cette capacité « d’intervention des collaborateurs au plus près des exploitants » : « La chambre d’agriculture doit demeurer un organe de proximité », souligne-t-il. Sur la sécheresse, Thierry Chalmin espère « qu’il s’agit de la sécheresse du siècle ». Il en a profité pour remercier le conseil départemental, et en premier lieu son président : « Je le remercie car il a été le détonateur d’un certain nombre d’engagements et a été le chef de file des 7 autres départements de la région. Je tiens aussi à saluer le travail des services fiscaux de Haute-Saône et remercie son directeur Jean-Paul Joubert. Nous avons été le premier département de France a bénéficié de l’exonération de la TFNB. A l’heure actuelle, beaucoup de départements n’ont pas pu bénéficier de cette mesure. »
Reste à travailler sur le dossier des calamités agricoles : « La Haute-Saône pourrait être officiellement reconnue lors de la session de janvier du comité national » détaille Thierry Chalmin. Pour rappel, pour être reconnue en calamités agricoles votre exploitation doit avoir subi 30 % de perte de production (en l’occurrence dans ce cas-là sur les fourrages) et cela doit représenter une perte d’au moins 13 % des marges brutes de l’exploitation. Sur ce dossier Thierry Chalmin souhaite que ce pourcentage de 13 soit abaissé à 10. Enfin, il regrette qu’aucun plan notamment un fond d’allègement des charges n’ait encore été annoncé par le Gouvernement. Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA précise le mot d’ordre syndical de la FDSEA sur le non-paiement des cotisations MSA. « Non pas que les paysans ne le veulent pas mais qu’ils ne le peuvent pas. L’enveloppe de prise en charge des cotisations n’est pas à la hauteur de nos espérances syndicales et surtout de la souffrance paysanne. Nous attendons des signaux forts de la part de la MSA » alarme le président de la FDSEA. Sur le dossier brûlant des sangliers, Emmanuel Aebischer évoque que les dégâts ont pour conséquences de remettre en cause économiquement des exploitations. En réponse aux propos du président de la FDSEA, le préfet assure qu’il est au travail sur ce dossier. « Sur les dégâts, je sais le caractère galopant et irritant de ceux-ci. Nous devons tendre à une réduction tangible de sangliers, les attributions de bracelets sont en augmentation de 15 %, il y a eu trois fois plus de battues dans les réserves et les prélèvements des laies sont de 15 % » étaye le préfet. Certes de bons indicateurs mais pas suffisant aux yeux des responsables professionnels. Une réunion est programmée le 14 décembre pour faire le point sur cette gestion cynégétique. Thierry Chalmin n’a pas manqué de réagir sur le lancement de la start-up élyséenne sur le glyphosate : « C’est de la délation, de la stigmatisation, la majorité gouvernementale doit rendre des comptes, cette initiative est inadmissible, le Président stigmatise et méprise les corps intermédiaires, car sur le glyphosate précisément, la FNSEA travaille par exemple depuis février avec son contrat de solutions ». Sur la fin de la mandature Thierry Chalmin assure qu’elle « fut largement occupée, avec vous, pour vous, à rendre plus lisible un métier qui se complexifie, qui se
diversifie, qui se renouvelle, qui reste passionnant même s’il est extrêmement exigeant ». Avant d’ajouter que « même si, ensemble, nous avons traversé un grand nombre de perturbations, quelquefois des tempêtes, je crois pouvoir dire que notre chambre d’agriculture, avec conviction et persévérance, a contribué à faire grandir l’agriculture départementale […]. Garder une chambre départementale efficace et capable de répondre sans délai à vos multiples interrogations a été pour nous, une préoccupation de chaque instant. Je souhaite que la prochaine mandature conserve cette priorité. »
AL