Made in Viande / Alors que les attaques contre la viande se multiplient, c’est toute la filière qui s’implique dans une opération de promotion d’envergure nationale. En Haute-Saône, les producteurs et les bouchers ont ouvert leurs portes au public cette semaine.
Du 21 au 25 mai, dans toute la France, se sont déroulés les journées « Made in Viande », une initiative de l’interprofession destinée à communiquer positivement sur les métiers de la viande et de l’élevage. L’objectif est double : d’une part faire découvrir les coulisses des fermes d’élevages, des centres d’allotement, des marchés aux bestiaux, des entreprises de viande, des ateliers de découpe et de transformation, des restaurants de collectivités, grandes surfaces, boucheries et triperies artisanales… Un lever de voile très important en cette période où l’élevage est carrément remis en cause par les lobbys et autres philosophes « spécistes ».
Les rencontres sont également l’opportunité de parler aux jeunes et de leur ouvrir des perspectives d’emploi et de formation. « La filière représente en effet près d’un demi-million de professionnels qui travaillent dans un secteur clé de l’économie française et plus de 20 000 emplois sont à pourvoir dans un proche avenir ! » estime-t-on chez les organisateurs.
La traçabilité comme fer de lance
En Haute-Saône, trois élevages avaient ouvert leurs portes : Denis Longet à Tromarey, Philippe et Véronique Auger à Brussey, Michel Renevier à Charcenne. Chez les Auger, à Brussey, on a l’habitude de l’accueil du public : l’élevage s’est doté d’une ferme pédagogique, avec parcours découverte adapté à tous les âges. « Nous avons eu un public principalement local et familial », témoigne Philippe Auger. Avec une centaine de visiteurs adultes sur les deux jours d’ouverture en week-end, sans compter les enfants, l’affluence a été correcte, même si les efforts déployés en termes de communication auraient pu faire espérer davantage.
Les éleveurs ont principalement axé leur communication sur la traçabilité : « Il faut être aussi exigeant lorsque vous achetez de la viande que nous le sommes quand nous élevons nos animaux ! a souligné Philippe Auger. Demandez sa provenance, questionnez sur le logo “viande de France” ». Globalement, les visiteurs n’ont pas montré d’inquiétude à l’idée de manger de la viande. Les questions n’ont pas fusé, mais le public a été attentif aux explications et content de cette immersion d’un jour. Panneaux pédagogiques, dessins, balades en carriole… Du bon temps en famille, s’instruire en s’amusant.
Toucher le public des écoles
Chez Michel Renevier, c’est le public scolaire qui a été visé, l’ouverture se faisant en semaine. Les élèves de Charcenne et d’Autoreille ont fait le déplacement pour participer à plusieurs ateliers. Sous les bâtiments où les bêtes avaient été rapatriées pour l’occasion, c’est une leçon de choses que dispense Michel Renevier, tandis que son épouse cuisine et fait déguster du faux-filet de bœuf apprécié par tous. De la bête à l’assiette, il est urgent de reconnecter les jeunes consommateurs aux réalités de l’élevage.
Un point particulier est fait sur la nécessaire hygiène : la viande est froide, il faut la conserver au froid, et il faut se laver les mains avant de cuisiner. Messages simples, gestes précis, et bien sûr dégustation. « Vous êtes gentille, Madame », lance une jeune écolière. C’est toujours ça de pris.
LD