Céréales à paille / La nouvelle campagne de semis des céréales va débuter. Dans un contexte économique toujours difficile, il convient de réduire les investissements en intrants et en carburant. Le Bulletin Agrosaône de la semaine liste quelques pistes qui peuvent permettre de faire des économies.
L’été fait un retour ces jours-ci, mais il devrait faire son baroud d’honneur lors de la seconde quinzaine de septembre. Quelques pointes à 30°C seront encore relevées dans l’ouest du département, puis l’automne devrait reprendre ses droits. Dans un contexte économique toujours difficile, il convient de réduire les investissements en intrants et encarburant pour la campagne de céréales qui début. Parmi les pistes envisagées, on peut toujours :
• Limiter les passages de travail du sol avant semis
• Semer après le 15 octobre permet en général de s’affranchir des traitements insecticides en végétation contre pucerons et cicadelles. Plus on sème tôt, plus le risque JNO est élevé.
• Semer après le 15 octobre les variétés sensibles à la septoriose permet de
diminuer le risque maladies au printemps.
• Les semis tardifs de fin octobre ont un intérêt dans les parcelles à problématique graminées (vulpin, ray-grass) pour pouvoir mettre en oeuvre la technique du faux-semis. Cela permet de diminuer les coûts de désherbage.
Par contre, le semis des céréales sans aucun travail du sol (SD) doit être précoce (fin septembre) pour limiter les pertes de grains et assurer une bonne implantation de la culture avant l’hiver.
La technique du faux semis et le décalage de la date de semis
Cette technique n’a pas pu fonctionner à l’automne 2018 étant donné que les graminées ont levé au 10 novembre en même temps que les céréales. Mais de manière générale, ce mode de gestion des adventices est bien adapté aux céréales d’automne.
Il est à réserver aux situations problématiques en graminées, pour lesquelles les infestations sont très élevées et pour lesquelles la lutte
chimique devient compliquée et trop chère. Typiquement, les espèces
adventices gérables par les faux semis à l’automne sont le bleuet, le coquelicot, le gaillet gratteron, les bromes, le vulpin des champs, et la véronique à feuilles de lierre.
Sa mise en œuvre peut permettre de :
• limiter les infestations (éliminer 50% des graminées),
• réduire les coûts de désherbage,
• limiter l’utilisation des molécules susceptibles d’être retrouvées dans les eaux superficielles notamment dans les zones de captage
• préserver les solutions chimiques face aux problèmes grandissant des résistances.
Pour réussir au mieux cette pratique, la météo de fin septembre, début octobre doit être suffisamment humide pour faire lever massivement les graminées (vulpins, ray-grass). On peut ainsi les détruire à partir de la mi-octobre lors du semis.
À noter que cette année, la somme de température entre le 20 mai et le 20 juin était plutôt élevée (540°C), la levée de dormance pourrait être plutôt élevée et précoce. Mais il faudrait qu’il pleuve significativement.
À l’automne 2018, des semis précoces ont été détruits car trop infestés en
vulpins ou ray-grass !
Enfin, pour mettre toutes le chances de son côté, le sol et le temps doivent être secs pendant et après le semis pour que l’arrachage mécanique des graminées lors du semis soit efficace. En cas de météo pluvieuse, les graminées ont tendance à repiquer et l’efficacité de la technique sera médiocre. En cas de sol trop humide, détruire les relevées d’adventices chimiquement avant le semis avec une faible dose de glyphosate (< à 1l/ha) bien adjuvanté sera plus efficace qu’un passage d’outil.
Enfin, un semis plus tardif n’est pas forcément synonyme de rendement
faible ; on a pu le constater cette année avec des rendements corrects pour des dates de levée très tardives.
D’après Emeric Courbet, dans le Bulletin Agrosaône du 10 septembre