Maïs / Les silos sont propres, prêts à être remplis. Arvalis explique comment organiser le chantier d’ensilage pour assurer une bonne conservation en silo.
Pour garantir une conservation optimale du maïs fourrage, plusieurs facteurs sont à prendre en compte dans le déroulement du chantier de récolte : la finesse du hachage, le tassement et la fermeture du silo.
Le chantier peut démarrer lorsque le taux de matière sèche plante entière est compris entre 30 et 36 % (l’optimum étant à 32-33 %). Plusieurs méthodes existent pour déterminer la date prévisionnelle de récolte, notamment celle des « trois amidons ».
Tasser pour enfermer le moins d’air possible dans le silo
Le jour de la récolte, l’étape importante à privilégier est le tassement du silo. Il a pour objectif d’extraire un maximum d’air de la masse du fourrage avant fermeture. C’est le tassement qui détermine la vitesse du chantier et non l’inverse.
Avec l’utilisation d’ensileuses à très grand débit et de remorque de gros tonnages, il devient difficile de réaliser un bon tassement. Le tracteur tasseur n’a plus le temps d’effectuer un travail correct, surtout en cas de taux de matière sèche élevé. Dans ce cas, il peut être intéressant de prévoir la confection simultanée de deux silos avec deux tracteurs tasseurs.
Maîtriser la finesse de hachage
Il faut également être vigilant sur la finesse de hachage à la récolte. Le hachage a deux objectifs apparemment contradictoires : hacher fin pour faciliter le tassement du silo et laisser des brins assez longs pour la mastication des vaches.
Les morceaux de plus de 20 mm sont indésirables car ils gênent le tassement du silo, et provoquent des refus à l’auge qui entraînent une baisse de consommation des vaches. La présence de plus de 1 % de ces morceaux traduit un défaut de réglage ou d’entretien de l’ensileuse. Il faut viser 10 % particules moyennes (de 10 à 20 mm), à l’auge. Moins il y a de particules moyennes, meilleur est le tassement, surtout si la teneur en MS du maïs dépasse 35 %. Le tamis secoueur est un outil efficace pour juger la finesse de hachage.
Éviter la présence de terre dans le silo
La terre apportée par les roues des tracteurs et des remorques est une source de spores butyriques qui mettent en péril la bonne conservation du silo. Pour éviter ce risque, préférer les silos en sol bétonné et les zones de circulation proches du silo en terrain stabilisé.
Assurer une fermeture étanche du silo
Le fourrage est bien haché, bien tassé. Il ne reste plus qu’à fermer le silo.
L’objectif après récolte est d’obtenir rapidement un milieu anaérobie, avec un pH inférieur à 4, pour favoriser les fermentations lactiques, tout en évitant les échauffements et les moisissures.
Plus le maïs est récolté vert et humide, moins le silo tassé conserve de porosité. On estime qu’à 30 % MS, on enferme environ 1 litre d’air par kg de matière sèche. En 3-4 heures, il n’y a plus d’oxygène dans le silo et les bonnes fermentations se déroulent sans délai.
Quand le maïs fourrage est plus sec (> 35 % MS), chaque mètre cube du silo est plus difficile à tasser. L’air enfermé dans le silo représente alors 3 à 5 litres par kg de matière sèche. Les cellules encore vivantes du maïs sont moins actives : il faut donc beaucoup plus de temps pour épuiser l’oxygène enfermé (3 à 5 jours). Pendant ce délai, les bonnes fermentations lactiques ne démarrent pas, mais les levures et moisissures se multiplient. Si le silo est bien hermétique, leur activité s’oriente vers une vie ralentie et cesse d’échauffer le silo…
Pour assurer une bonne étanchéité du silo tout au long de la période de
conservation du fourrage, il est important d’appliquer deux bâches.
Une première bâche fine assure un bon contact avec le fourrage et élimine ainsi les poches d’air en surface. Une seconde bâche, plus épaisse, a pour objectif de protéger le silo des pluies, du soleil et des ravageurs. La liaison de ces bâches aux murs et au sol doit être parfaite pour garantir l’étanchéité du silo.
Nicolas Bousquet, Arvalis – Institut du végétal