vaches sous arbre

Conditions météorologiques / Plus encore que l’éleveur, la vache est sensible à la canicule. En l’absence de moyens directs d’influer sur le climat, il faut essayer de limiter l’impact des températures élevées…

L’été et les fortes chaleurs sont arrivés de manière brutale cette année dans la dernière décade de juin. Coup de chaud peut aussi rimer avec coûts du chaud pour les éleveurs, tant les bovins sont physiologiquement inadaptés à produire dans des environnements chauds et humides. On sait que la consommation de matière sèche constitue l’un des principaux facteurs déterminant les performances zootechniques. Or l’inconfort thermique peut avoir un impact très défavorable sur l’ingestion. La zone thermique neutre des vaches laitières (c’est-à-dire l’amplitude de température où elles n’ont pas recours à la thermo-régulation) oscille entre 5 et 20 °C. Elles supportent généralement mieux les températures plus fraîches. En effet, c’est l’association chaleur-humidité qui a un impact négatif sur le confort de l’animal et qui peut réduire la prise alimentaire de 10 à 25 %, ce chiffre pouvant atteindre 55 % dans des conditions climatiques extrêmes.

Appétit en baisse
La baisse de l’appétit est le premier symptôme évident du stress thermique : le rumen, lieu de fermentations, constitue en effet un puissant “radiateur” biologique. Aussi pour éviter la surchauffe, les ruminants tendent à réduire les quantités ingérées. « Il n’est pas absurde de tenir compte de cette baisse d’ingestion en augmentant un peu la densité énergétique de la ration, expose Honorine Adam, de Haute-Saône Conseil Elevage et dans tous les cas, l’apport de bicarbonate de soude est préconisé en routine, pour pallier les irrégularités des prises alimentaires et amortir les variations brutales de pH du rumen. »
Dans le troupeau laitier ce sont les vaches fraîches au lait qui sont les plus sensibles au stress thermique, car celles-ci auront plus de mal que leurs congénères à mobiliser leurs réserves adipeuses. La perte de production ira de pair avec une baisse de l’immunité, une moindre expression des chaleurs, et des problèmes de fécondité…
Dans le cas d’une canicule ponctuelle, comme celle qui touche actuellement notre région, certaines mesures conjoncturelles peuvent être prises sans
tergiverser. « Bien que la pousse de l’herbe soit encore largement suffisante cette semaine, poursuit Honorine Adam, il est inutile de mettre en pâture les animaux pendant les heures les plus chaudes de la journée, s’ils n’ont pas accès à des zones ombragées. Mieux vaut rester dans un bâtiment bien ventilé, avec un courant d’air, et faire pâturer la nuit ! » Parmi les outils de gestion permettant de lutter contre la chaleur et l’humidité, outre une bonne ventilation naturelle, l’utilisation de brumisateurs et de ventilateurs, ainsi que la diminution de la densité en animaux peuvent contribuer significativement à l’amélioration de l’ambiance thermique.
« Dans les systèmes en ration mélangée, on peut augmenter la fréquence de
distribution en diminuant les quantités distribuées, pour éviter les phénomènes de refermentation à l’auge et de perte d’appétence… C’est d’autant plus vrai quand on utilise des coproduits pour pallier la pénurie de fourrage de l’an dernier. », complète la conseillère. Enfin, rappelons ici que l’avancée du front d’attaque des silos doit aussi être suffisante pour éviter trop de pertes. Idéalement, il faudrait avancer d’une trentaine de centimètres par jour.
Certains éleveurs prévoyants construisent un silo d’été plus étroit, et situé à l’ombre des bâtiments.

AC

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