Assemblée générale de GenIA’Test / L’exercice 2016-2017 de la coopérative d’insémination a été grevé par la piètre qualité des fourrages récoltés : le recours à la synchronisation des chaleurs en forte augmentation, comme le faible nombre d’embryons collectés en témoignent.
L’assemblée générale de la coopérative GenIA’Test se tenait à Besançon Micropolis, le 9 janvier dernier. Le président Jean-Noël Saintot a annoncé dans son rapport moral « une année de transition », conséquence directe de la réforme du règlement zootechnique européen qui modifie profondément l’organisation de l’amélioration génétique des ruminants : « d’un système fortement administré à un système essentiellement basé sur la contractualisation ». Mais il a d’emblée placé la coopérative dans une perspective dynamique « dès 2012 nous avions anticipé tout cela avec les premières discussions avec nos partenaires des contrôles laitiers et la création du GEC (génétique élevage conseil) en 2014 ».
Une grande enquête de terrain
C’est d’ailleurs avec Conseil élevage 25/90 et Haute-Saône Conseil élevage que Geniatest lance cette année une vaste enquête de terrain « pour cerner au mieux les besoins de nos adhérents […] nous devons maintenant imaginer l’approche individuelle, parce que derrière chaque exploitation il y a un ou des exploitants qui ont des objectifs précis : à nous de répondre à ces objectifs de manière toute aussi précise. » Les résultats de cette grande enquête serviront à poser les bases « d’une nouvelle carte de service globale en phase avec les attentes de nos adhérents, évitant les doublons contre-productifs et incompréhensibles pour nos éleveurs. » Avec en ligne de mire également, dans un monde en pleine mutation, la conservation du contrôle des outils collectifs… « Si l’organisation et la maîtrise de nos filières nous échappent, nous serons alors réduits au rôle de spectateurs sans possibilité de capter la valeur la valeur ajoutée liée à nos production et le prix de nos produits sera immanquablement la variable d’ajustement de marchés instables. »
La fertilité progresse
Comme l’a illustré le rapport technique présenté par le directeur Dominique Fiatte, l’activité de la coopérative accuse les conséquences d’une campagne fourragère difficile. « Quand les fourrages sont de mauvaise qualité, les femelles ont des problèmes de cycle… », a résumé le directeur, chiffres à l’appui. « Le nombre de femelles synchronisées a progressé de 21 %, à 13 400, alors que c’est d’habitude un chiffre qui évolue peu d’une année sur l’autre. » De même le nombre d’IAP, 157 000, est en recul, de 4 % – mais reste néanmoins supérieur à celui enregistré lors du premier exercice de la coopérative en 2009. Dans ce contexte difficile, la fertilité, mesurée par le taux de non-retour à 56 jours, continue toutefois de progresser, pour s’établir à 73,3 % en ce qui concerne la semence non-sexée et à 61,8 % en semence sexée. « Ce gain quasi-linéaire qu’on observe de 2011 à 2017 s’explique à la fois par le progrès technique des éleveurs, le progrès génétique sur l’index fertilité, le travail au niveau du laboratoire de production de semence, et les progrès matériels tels que l’introduction en 2014 d’une nouvelle gaine d’insémination souple… mis bout à bout, toutes ces améliorations ont permis un gain de 4,1 % en six ans sur la semence non-sexée. » Le nombre de transplantations embryonnaire accuse également un recul, pour s’établir à 1 520, et seulement 3,6 embryons collectés en moyenne. « Ce sont encore les conséquences d’une année atypique. »
Un contexte difficile pour l’exportation
La production de semence à la taurellerie se poursuit avec 139 taureaux montbéliards entretenus, pour 1,154 milions de doses conventionnelles et 204 000 doses sexées produites. Les services complémentaires proposés par la coopérative sont en augmentation, tels le suivi de gestation (+11 % d’échographies) ou les outils de monitoring (31 Heatimes et 15 Smartvel installés au cours de l’exercice). La vente de reproducteurs représente une part importante du chiffre d’affaire de la coopérative. Malgré la fermeture du marché russe, le nombre de femelles commercialisées a atteint le chiffre de 6 583 lors de l’exercice écoulé et 5 243 femelles ont été exportées, vers 13 pays différents. Les pays du Maghreb restent la principale destination de ces animaux, avec 2 361 génisses exportées vers le Maroc et 1 732 vers l’Algérie. La faiblesse des prix du lait au niveau mondial pèse néanmoins sur les prix : le prix moyen payé aux éleveurs pour les génisses gestantes est de 1 216 €. Parallèlemement, la coopérative continue de s’impliquer dans la création génétique, au sein d’Umotest et de Création (prim’holstein), ce qui s’est traduit par 45 mâles agréés nés dans la zone en montbéliarde et un taureau au catalogue en race holstein : Lotrek. Le rapport financier, présenté par Nicolas Tissot, reflète bien ces évolutions : diminution des produits de 9 % mais en parallèle des charges consécutives.
Alexandre Coronel